Elle l'emmerde. Caelia emmerde profondément Zora. Il y a eu ce jour où Zora était à l'hôpital, ce jour normal. Puis cet accident, ces quelques brancards qu'elle voit passer, cet ambulancier qu'elle entends prononcer des mots qui la font frissonner. Accident. Moto. Percutée. Deux blessés grave. Et elle s'est mis à trembler Zora. A manquer d'air. Son coeur s'est mis à battre plus fort. Elle faisait une crise Zora, une crise d'angoisse. Elle revivait l'accident, son accident. Caelia l'a vu. Zora aurait préféré qu'elle les laisse, elle et ses démons. Zora ne veut pas d'aide. Elle aime pas la pitié Zora. Elle voulait pas de cette psy sur son dos. Elle s'est faite avoir Zora. Ne pas dévoiler son nom n'aura pas suffit. Caelia s'est renseignée, elle l'a retrouvée.
Et Zora, ça la fait flipper autant que ça l'énerve. Elle veut qu'on lui foute la paix. Elle ne veut pas raconter sa vie à une inconnue. Elle ne veut pas d'aide. Elle ne veut pas d'elle. Elle veut pas dire tout haut ses faiblesses, elle ne veut pas se rendre vulnérable. Alors elle lui parle mal à la psy, elle l'envoie chier. Elle est agressive. Elle se demande aussi ce qui cloche dans la tête de Caelia pour s'accrocher autant à elle. Qui serait assez taré pour vouloir autant aider une inconnue hein ? qui ? Puis de toute façon, elle a pas besoin d'aide Zora. Elle s'en sort très bien toute seule. non ?

Tu l'entends ? Bien sûr qu'tu l'entends. Le murmure, le murmure assourdissant et permanent. Il a envahi la ville et les esprits. Il arpente les rues en hurlant. Le murmure assourdissant et permanent, comme un bruit parasite à l'intérieur, qui t'épuise et qui souffle à l'oreille de chacun : "T'es mauvais, bon à rien, tu s'ras jamais assez bien". Qui t'répète "T'es comme ça ou tu devrais, ça changerait rien si tu changeais". Le murmure assourdissant et permanent, qui espère te mettre à terre en t'criant : "Essaie pas d'refaire l'histoire, t'y arriveras jamais c'est trop tard, c'est baisé, c'est imprimé dans les mémoires". Le murmure assourdissant et permanent qui t'fait croire qu'y a pas d'rédemption, pas d'pardon, pas d'rachat, pas d'rémission. Et tu l'acceptes ? Tu l'laisses rentrer ?

Tu l'entends ? Bien sûr qu'tu l'entends. Le murmure, le murmure assourdissant et permanent. Il a envahi la ville et les esprits. Il arpente les rues en hurlant. Le murmure assourdissant et permanent, comme un bruit parasite à l'intérieur, qui t'épuise et qui souffle à l'oreille de chacun : "T'es mauvais, bon à rien, tu s'ras jamais assez bien". Qui t'répète "T'es comme ça ou tu devrais, ça changerait rien si tu changeais". Le murmure assourdissant et permanent, qui espère te mettre à terre en t'criant : "Essaie pas d'refaire l'histoire, t'y arriveras jamais c'est trop tard, c'est baisé, c'est imprimé dans les mémoires". Le murmure assourdissant et permanent qui t'fait croire qu'y a pas d'rédemption, pas d'pardon, pas d'rachat, pas d'rémission. Et tu l'acceptes ? Tu l'laisses rentrer ?

Tu l'entends ? Bien sûr qu'tu l'entends. Le murmure, le murmure assourdissant et permanent. Il a envahi la ville et les esprits. Il arpente les rues en hurlant. Le murmure assourdissant et permanent, comme un bruit parasite à l'intérieur, qui t'épuise et qui souffle à l'oreille de chacun : "T'es mauvais, bon à rien, tu s'ras jamais assez bien". Qui t'répète "T'es comme ça ou tu devrais, ça changerait rien si tu changeais". Le murmure assourdissant et permanent, qui espère te mettre à terre en t'criant : "Essaie pas d'refaire l'histoire, t'y arriveras jamais c'est trop tard, c'est baisé, c'est imprimé dans les mémoires". Le murmure assourdissant et permanent qui t'fait croire qu'y a pas d'rédemption, pas d'pardon, pas d'rachat, pas d'rémission. Et tu l'acceptes ? Tu l'laisses rentrer ?

Joshua. Ce nom sonne étrangement à l'oreille de la gamine. Joshua c'est comme un soir d'hiver, c'est comme la brise glacée contre des joues roses. Ça brûle mais ça fait tellement de bien. Tu souffles. Oh oui, Zora souffle auprès de Joshua.
Il s'est doucement immiscé dans sa vie. Doucement mais profondément. Zora lui fait confiance, trop peut-être. Il l'a effrayée, il l'a attirée, il l'a sauvé. D'un vieux con aux mains trop baladeuses. D'un cœur trop envieux de courir un cent mètre. D'un serveur désireux de la laisser crever dehors. Il a toujours été là, même lorsqu'elle ne l'attendait pas. Il lui avait laissé son numéro, elle avait fait le choix de le recontacter. Cet homme l'intriguait. Elle voulait le connaître. Zora était curieuse.
Un café. Deux cafés. Une pizza. De sorties en sorties, une dépendance s'était installée. Ils ne parlaient pas tant que ça, non, ils n'était pas vraiment bavards, pourtant il en savait des choses Joshua sur Zora. Il était là, toujours là. Ils apprenaient à se connaître. Ils prenaient soin l'un de l'autre. Elle se souciait de son bien comme il se souciait du sien. Il se faisait doux, attentionné. Elle en oubliait les coups qu'il avait su porter sous ses yeux. Avec lui, elle tombait le masque.
Puis cet accident. Elle a changé Zora. Elle ne se regarde plus en souriant dans le miroir. Son visage est trop pâle, ses lèvres trop bleues, ses yeux trop fatigués. Elle fume, elle se drogue. Trois mois. Trois mois sans qu'elle ne daigne lui donner de nouvelle. Parce qu'elle a peur Zora, elle sait qu'il n'aimera pas la voir comme ça. Elle sait que sourire ne suffira pas avec lui. Pourtant il lui manque. Elle a besoin de lui. Elle dépend de lui et elle déteste ça. Elle voudrait qu'il soit toujours là, qu'il la prenne dans ses bras. Parce qu'il n'y a qu'avec lui qu'elle souffle un peu Zora.

Lui, c'est l'autre type. C'est le gars qui conduisait la moto quand elle a claqué contre le pare-choc de la voiture. Lui c'est le type à qui Zora se cramponnait avant de tout lâcher. Lui aussi il s'est fait éclaté. Boum. Paf. Le corps contre le bitume. Ce mec là était bien plus âgé qu'elle, bien trop âgé par rapport à elle. Elle le savait, alors elle avait menti Zora, ou bien avait-elle uniquement omis de dire la vérité. Pour James, Zora devenait femme, Zora n'était plus une gamine, elle n'était plus mineure. Et ça lui plaisait bien à elle, de savoir tromper cet homme. C'était un connard, elle le savait et sans doute était-ce ça qui l'avait attirée à lui. Elle avait joué avec lui Zora, elle l'avait provoqué, elle s'était faite désirée, longtemps. Elle s'était appliquée à son manège préféré, ne lui laissant que rarement parcourir ses formes et la douceur de sa peau. Elle s'était parfois laissé aller à lui, doucement, lui offrant une infime partie de ce qu'elle pouvait offrir et l'abandonnant presque aussitôt, le désir brûlant. Elle avait adoré ça Zora. Elle avait adoré ce type là pour le plaisir qu'elle prenait à faire languir cet homme qui ne voulait rien de plus que son corps. S'il avait été un salop de nombreuses fois, elle avait été une garce. Ils se jouaient l'un de l'autre, se désiraient profondément mais ne s'aimaient que dans leurs moment les plus brûlants. S'ils tenaient l'un à l'autre ? Probablement pas. S'ils tenaient à leur jeu ? Oui, c'était le cas pour Zora.
Et pourtant. Une fraction seconde, c'était le temps qu'il avait fallu pour que tout bascule, pour qu'elle le déteste au plus profond d'elle-même. Pour que ce salop qu'elle avait aimé à apprivoiser, ce connard qui l'avait fait tremblée, ne soit plus rien pour elle si ce n'est l'auteur de son cauchemar. C'était à cause de sa conduite trop rapide que la vie de Zora s'était retournée.
Ce type là, Zora ne veut plus le voir. Ce type là c'est son accident. C'est un flot de rancunes dans le coeur de Zora : Pourquoi elle ? Pourquoi est-ce qu'il s'en ait si bien sorti de cet accident lui ? Pourquoi ce ne fut pas lui qui passa trois longs mois à l'hôpital ? Zora est égoïste, elle ne l'aimait pas. Zora aurait préféré que ce soit lui, juste lui. Elle s'en serait sortie avec des contusions, un bras cassé peut-être, mais rien de grave. Rien qui n'aurait su faire éclater sa famille.

Tu l'entends ? Bien sûr qu'tu l'entends. Le murmure, le murmure assourdissant et permanent. Il a envahi la ville et les esprits. Il arpente les rues en hurlant. Le murmure assourdissant et permanent, comme un bruit parasite à l'intérieur, qui t'épuise et qui souffle à l'oreille de chacun : "T'es mauvais, bon à rien, tu s'ras jamais assez bien". Qui t'répète "T'es comme ça ou tu devrais, ça changerait rien si tu changeais". Le murmure assourdissant et permanent, qui espère te mettre à terre en t'criant : "Essaie pas d'refaire l'histoire, t'y arriveras jamais c'est trop tard, c'est baisé, c'est imprimé dans les mémoires". Le murmure assourdissant et permanent qui t'fait croire qu'y a pas d'rédemption, pas d'pardon, pas d'rachat, pas d'rémission. Et tu l'acceptes ? Tu l'laisses rentrer ?