AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -14%
Apple MacBook Air (2020) 13,3″ Puce Apple M1 ...
Voir le deal
799 €
-14%
Le deal à ne pas rater :
Apple MacBook Air (2020) 13,3″ Puce Apple M1 – RAM 8Go/SSD 256Go
799 € 930 €
Voir le deal

Partagez

KIL › every breath you take, every move you make … i'll be watching you

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Like another person

Behind an empty face
heart with a gaping hole




YOUR OWN PERSONAL JESUS
‹ scanner rétinien :
‹ indice de violence : moyen
‹ statut rp : occupé › réservation ouverte
Kira I. Lawrence
Kira I. Lawrence
There is a taste for blood
and it's deep inside
‹ enfermé(e) le : 18/03/2013
‹ doléances : 1406
‹ double-compte : m. caelia reynolds & juniper l. fields
‹ crédits : shakespearette (avatar & gif) tumblr (gif)
KIL › every breath you take, every move you make … i'll be watching you Tumblr_n1z376Kxfb1qeyjtso5_250
‹ âge : trente ans
‹ curriculum vitae : médecin, spécialité neurologie
‹ raccourcis : who am I ?become a part of mecall me maybe
MessageSujet: KIL › every breath you take, every move you make … i'll be watching you KIL › every breath you take, every move you make … i'll be watching you EmptyJeu 23 Mai - 8:08

kira i. lawrence
casier judiciaire numéro 110994
nom › lawrence
prénoms › kira iliana lucy
âge › vingt-neuf ans
date et lieu de naissance › vingt-et-un juin à new york
nationalité › américano-irlandaise
origine › irlandaise & américaine
métier, études › médecin, spécialité neurologie
orientation sexuelle › hétérosexuelle
statut › célibataire
groupe › take care
“ I'd build myself up,
And fly around in circles,
Wait then as my heart drops,
and my back begins to tingle
finally could this be it ”

Comment s'est passé votre dernier scan ? Aviez-vous peur de vous faire tester positif ? Si oui, est-ce qu'il y avait une raison ? › C'était il y a un peu moins d'un an, comme d'habitude, à son anniversaire. Son premier anniversaire seule, sans sa soeur, sans sa fille, sans personne pour lui tenir compagnie et la soutenir. Elle aurait très bien pu se faire interner immédiatement, personne ne l'aurait remarqué … Elle s'est présentée comme chaque année au centre de recherche et d'analyse à huit heures du matin, ils l'ont immédiatement prise en charge … D'ailleurs cette année, elle a retrouvé le docteur qu'elle avait eu lors de son tout premier scan, à quinze ans. C'était plutôt bizarre pour elle de le revoir, sachant qu'à l'époque il était encore assez jeune, mais qu'à présent, les cheveux blancs s'entremêlaient aux endroits où son crâne n'était pas dégarni. Dans tous les cas, elle s'est assise et comme si elle prenait le thé avec de vieux amis, les machines s'activèrent autour d'elle, firent son scanner rétinien puis lui prirent ses empreintes. Après un passage en salle d'attente, le temps qu'ils analysent son cas, ils l'appelèrent et lui dirent bien rapidement que tout allait bien et qu'elle ne risquait rien. Après tout, c'était normal, tout allait toujours bien avec elle. En fait elle s'arrangeait pour que ce soit toujours le cas. Du coup, elle n'avait jamais vraiment peur d'être contrôlée positive ; ainsi à chaque fois, elle se jette à corps perdu dans cette analyse scientifique tout en sachant ce qu'il l'attend si elle est internée. Mieux que personne, elle sait, mieux que personne elle voit, et plus que personne, elle craint mais elle n'a jamais peur.

Que pensez-vous du gouvernement actuel ? et concernant le projet RFAD, êtes-vous pour ou contre ? › Le gouvernement actuel ? Elle le craint, elle le déteste, elle le hait, mais pourtant elle le sert. Ses parents avant elle, ses grands-parents avant eux … Ils ont tous durant au moins une partie de leur vie soutenu ce gouvernement en le méprisant hypocritement. Mais pour elle, c'est une répugnance sans égal, un haine indescriptible, tout simplement parce qu'elle n'est pas vraiment normal elle-même et qu'elle sait ce que ça fait que d'être folle. Cela en a pas l'air, mais en réalité, elle est bien plus qu'une simple scientifique qui torture parce qu'elle pense que ces gens sont des monstres qui ont fait du mal ; non, elle, c'est une scientifique qui ne torture pas pour leur faire du mal, mais plutôt pour ne pas souffrir seule, pour partager sa souffrance ne serait-ce que quelques instants avec lui. En définitif, disons qu'elle est plutôt contre le projet RFAD, parce qu'elle pense qu'il n'a pas réellement d'utilité, parce qu'elle le trouve injuste et surtout parce qu'elle sait que le système est défaillant ; tout du moins elle s'en doute. RFAD, pour elle, ce n'est que du grand "blabla" de politiciens, mais derrière tout ça, si ce système marchait réellement et sans erreur, il n'y aurait jamais eu cette fusillade qui a déclenché sa maladie, il n'y aurait jamais eu la mort de la mère d'Aaliyah …

Lorsque vous voyez une personne souffrir, que ressentez-vous ? › Il est dur de dire comment réagit Kira lorsqu'elle voit une personne souffrir parce qu'elle-même voit en permanence quelqu'un souffrir en sa propre personne. Elle souffre continuellement de sa situation, de sa maladie, de la solitude. Elle a beaucoup de mal à se faire à sa vie. Elle souffre de vivre, mais elle sait qu'elle souffrirait aussi de mourir. Elle souffre lorsqu'elle pense à la fusillade et à la mort de la mère d'Aaliyah, mais elle souffre aussi que tout ça a eu lieu pour « rien » et qu'aujourd'hui sa sœur et elle soient en conflit. Elle souffre de ne pas voir sa fille, de ne pas pouvoir la prendre dans ses bras et lui dire qu'elle l'aime n'importe quand. La souffrance pour Kira, c'est un mal constant. Si tous ces événements n'avaient jamais eu lieu, Kira serait sans aucun doute la première personne à arrêter la souffrance des autres, à s'interposer pour que les gens arrêtent de ressentir la douleur. Mais le seul fait qu'elle soit elle-même atteinte de ce mal, elle n'arrive pas à contenir sa rage, et elle veut qu'une chose : ne pas souffrir seule. Donc, disons que si elle voit une personne souffrir, Kira ressentirait une certaine compassion, elle la comprendrait, et en même temps, elle serait tourmentée intérieurement, car une partie d'elle voudrait arrêter cette douleur en espérant qu'elle s'apaiserait aussi pour elle ; l'autre partie, au contraire, voudrait la laisser à son triste sort, simplement pour ne plus se sentir seule dans ce cas, pour être intégrée à un groupe qui ressentirait les mêmes tourments qu'elle.

Vous considérez-vous comme violent ? › On ne peut pas vraiment dire que Kira est quelqu'un de violent. Lorsqu'elle prend ses médicaments, qu'elle est entièrement saine d'esprit et qu'elle a conscience de son corps, Kira est un être fragile, une femme aux abords pacifiques qui se veut compréhensive et attentive. Cependant, lorsqu'elle oublie de prendre ses médicaments, lorsqu'elle délire pendant ses crises psychotiques, elle peut en effet être prise d'une certaine violence. Jusqu'alors, lorsqu'elle s'est retrouvée dans cette position, cela n'est jamais allé plus loin que quelques petites égratignures, beaucoup d'objets éparpillés dans la pièce et des vases cassés ; mais l'on ne sait pas clairement jusqu'où sa personnalité violente peut prendre le dessus et du coup, il faut craindre cette violence inattendue et imprévisible, parce qu'elle peut arriver à tout moment, être incontrôlable, et surtout, elle peut la retourner contre elle … Car son pire ennemi, c'est elle.

  • pseudo/prénom › shakespearette âge › dix-huit ans et onze mois années d'expérience en rp › depuis que je suis en couche-culotte (mowaaaaa) présence hebdomadaire › tout dépendra de la période le forum pour vous ? › où suuuuuuis-je ? avatar › amy adams copyright › hexactic code du règlement › trop facile à trouver ! je ne faciliterai pas plus votre travail autre › joakira to the dream ! l'équipe d'ID est la meilleure !




Revenir en haut Aller en bas
Like another person

Behind an empty face
heart with a gaping hole




YOUR OWN PERSONAL JESUS
‹ scanner rétinien :
‹ indice de violence : moyen
‹ statut rp : occupé › réservation ouverte
Kira I. Lawrence
Kira I. Lawrence
There is a taste for blood
and it's deep inside
‹ enfermé(e) le : 18/03/2013
‹ doléances : 1406
‹ double-compte : m. caelia reynolds & juniper l. fields
‹ crédits : shakespearette (avatar & gif) tumblr (gif)
KIL › every breath you take, every move you make … i'll be watching you Tumblr_n1z376Kxfb1qeyjtso5_250
‹ âge : trente ans
‹ curriculum vitae : médecin, spécialité neurologie
‹ raccourcis : who am I ?become a part of mecall me maybe
MessageSujet: Re: KIL › every breath you take, every move you make … i'll be watching you KIL › every breath you take, every move you make … i'll be watching you EmptyJeu 23 Mai - 8:08

21 juin 1983

Un souffle, un cri, une larme … Le petit corps agité de secousses, et les pleurs qui retentissaient dans la petite salle d'accouchement attiraient l'attention de tout le monde. Les infirmières s'attelaient autour du nouveau-né alors que le père veillait aux moindres gestes qui touchaient à son enfant. Médecin pédiatre, il avait toujours attaché une importance sans égale à la bonne santé de ses patients, mais aujourd'hui c'était son enfant qui voyait le jour, et plus que tout au monde, il désirait qu'elle soit en pleine santé, heureuse et aimée … Lorsqu'il prit la petite fille dans ses bras, il sut immédiatement qu'elle serait extraordinaire, qu'elle aurait une petite chose qui ferait d'elle une personne à part entière. Déposant son index dans la douce petite main, les doigts se refermèrent comme un étau et déjà il comprit qu'elle aurait un fort caractère et que cela lui permettrait d'avoir tout ce qu'elle voulait … « Kira, ma belle petite Kira, tu feras de grandes choses ma chérie. J'en suis sûre. »

18 mai 1985

« MAMAAAAAAAAAAAAAAAAAN ! » Du haut de ses deux ans, la petite Kira sautillait partout autour du lit d'hôpital pour essayer d'apercevoir quelque chose. Toute la famille formait comme une barrière infranchissable entre elle et le lit, et elle se demandait bien si elle arriverait un jour à voir sa petite sœur. « Zhouuuuuu ! MOI MOI ! » Kira tapotait la cuisse de toutes les personnes qui se trouvaient devant elle ; elle réussit finalement à se frayer un petit passage entre des jambes écartées et sa petite tête apparut au niveau des barrières du lit. « VOIIIIIS PAAAAAS ! » Aussi vite dit, aussi vite fait, deux bras puissants la soulevèrent et la posèrent à côté de sa mère. « Coucou ma Kira, je te présente ta petite sœur, Ayleen, tu as vu elle a les mêmes cheveux que toi ? » Kira n'écoutait déjà plus sa mère trop obnubilée par le petit être qui reposait entre ses bras. Lorsque leurs regards se croisèrent, Kira sut immédiatement qu'une relation fusionnelle se créerait entre elles et qu'elles seraient plus proches que n'importe quelles sœurs. Posant son auriculaire dans la main fragile de sa petite sœur, Kira sentit comme une décharge alors que les doigts d'Ayleen se refermaient tendrement autour de ce geste protecteur. « T'aime Lyn' » et elle se blottit contre sa petite sœur ce qui lui valut des cris et des réprimandes, mais elle s'en fichait, Ayleen était sa sœur, elle l'aimait et personne ne le changerait.

18 mai 1995

Il pleuvait, les gouttes perlaient le long des vitraux de la vieille bibliothèque de la ville. Kira aimait se rendre ici depuis qu'elle était toute petite, elle y trouvait refuge dans des livres aussi variés les uns que les autres … Kira était une jeune fille plutôt calme contrairement à ce que présageait sa naissance, et elle s'était prise de passion pour la lecture et la musique dès son plus jeune âge. Chaque semaine, elle se rendait dans ce havre de paix et commençait à parcourir des dizaines et des dizaines de livres dans le but de trouver la perle rare et lorsque cela arrivait, elle se posait sous l'une des fenêtres de l'espace de lecture et commençait à lire comme pour fuir le monde, fuir la réalité et s'évader dans cet échappatoire qui s'offrait à elle. Aujourd'hui, comme tous les autres mercredis, sa mère l'avait posée elle et sa sœur devant les vieux bâtiments municipaux avant de se rendre au travail. « Bonne journée les filles ! Vous n'avez pas oublier votre déjeuner hein ? Papa viendra vous chercher vers 15h lorsqu'il aura terminer son service ! Je suis de garde cette nuit alors c'est papa qui fera à manger d'accord ? Kira tu t'occupes bien d'Ayleen hein ? » Avant même que Kira n'ait le temps de répondre, sa mère avait fermé la portière de la voiture et avait démarré en trombe en direction de l'hôpital où elle travaillait en tant que spécialiste en traumatologie. Kira attrapa la main de sa petite sœur et monta les escaliers qui les séparaient de la bibliothèque « Ça va Lyn' ? T'as l'air super silencieuse aujourd'hui ! » La petite Ayleen fit la moue « Maman a oublié ! » Kira s'arrêta et se tourna vers sa sœur. Posant ses mains sur les petites épaules d'Ayleen, elle la regarda quelques instants et finit par la prendre dans ses bras « Tu sais bien que maman est très occupée par le travail, je suis sûre qu'elle n'a pas fait exprès ! Et puis, moi je suis là, et j'y ai pensé ! » Posant un bisou sur le front d'Ayleen, elle attrapa son bras et l'entraîna avec avidité à l'intérieur de la bibliothèque. Fouillant ensemble dans les allées, elles finirent par s'asseoir dans un coin, chacune avec leurs livres. Les secondes passèrent, les minutes, les heures, Kira lisait sereinement, jetant de temps à autre un coup d’œil à sa sœur.
BOUUUUUUUUM … Un premier coup de feu. Kira redressa subitement la tête et regarda autour d'elle. Personne … Se levant rapidement, elle renversa la pile de livres qu'elle avait emmagasiné. « LYN ! LYN ! AYLEEEEEEEEEEEEN OU ES-TU ? » Kira courrait toute paniquée dans les allées alors qu'autour d'elle, un flot de personnes tentait de quitter la bibliothèque ou de trouver refuge dans les recoins les plus sombres. « ARRÊTEZ ! FERMEZ-LA TOUS OU JE TIRE ! » C'est là qu'elle les vit, cinq hommes cagoulés qui rassemblaient toutes les personnes présentes dans le bâtiment et qui les emmenaient au centre de la bibliothèque. Kira recula de trois pas, ne sachant pas quoi faire ; elle était perdue, et elle s'inquiétait pour sa sœur … Reculant encore et encore, elle finit par se retrouver contre le mur et une main douce la tira vers elle, ce qui manqua de faire crier Kira. « Chut ! » Une jeune mère serrait ses deux filles contre elle et avait trouvé refuge dans un coin entre deux grands meubles. Kira était apeurée mais elle pensait avant tout à sa sœur. Soudain elle vit une petite tête rousse apparaître derrière le bureau de la bibliothécaire. « KIRAAAAAA ! » L'interpellée voulut se lever mais la femme la retint. Un homme venait d'apparaître devant le bureau et tira la petite Ayleen par le col. « Toi, qu'est-ce que tu fous là, va rejoindre les autres ! » Ayleen ne bougeant pas, le ravisseur la traîna sur plusieurs mètres avant qu'Ayleen ne se décide à marcher.  Kira voulut crier mais le son s'étouffa au fond de sa gorge, elle réussit seulement à murmurer « Ayleen, Ayleen ! Maman m'avait dit de veiller sur elle, j'ai pas su ... » Les larmes coulaient sur ses joues et elle sanglotait. « Il faut que j'aille avec elle, je peux pas la laisser toute seule ! S'il vous plaît, laissez moi y aller ! » La jeune femme qui ne pouvait laisser un enfant se livrer, prit Kira par les épaules « Chérie, tu es la plus grande ici, je vais aller chercher ta sœur, mais je voudrais que tu surveilles mes deux petites filles, tu veux bien ? J'te présente Aaliyah et Nevaeh. Tu peux t'occuper d'elles ? » Kira qui pleurait encore acquiesça. « D'accord, je te remercie ! » Elle se leva mais Kira la retint par la manche « Attendez ! Dites à Ayleen que je l'aime ! » Et elle partit, pendant que Kira serrait les deux petites filles dans ses bras, comme elle aurait serré sa sœur si elle avait pu.
Les minutes passèrent, elles parurent interminables. La jeune femme ne revint pas, et les criminels ne semblaient pas chercher plus d'otages qu'ils n'en avaient déjà. Kira se sentait presque en sécurité et elle réussit même à rassurer les deux petites. « Ça va aller les filles, je suis sûre que les policiers vont venir nous sauver ! Dans les livres ça se termine toujours bien ! » Aaliyah se blottissait un peu plus contre Kira et cette dernière caressait doucement la chevelure de la petite Nevaeh. Des projectiles difformes traversèrent alors les vitraux de la bibliothèque et vinrent envahir l'atmosphère d'une fumée blanche et aveuglante. Kira resta sans bouger, ne sachant pas réellement ce qu'il se passait, elle enserrait avec plus de forces Aaliyah et Nevaeh. Des hommes armés pénétrèrent alors à l'intérieur et commencèrent à tirer sur les ravisseurs ; les otages quant-à-eux essayaient de s'enfuir. Effrayée, tétanisée, Kira cacha les yeux des deux petites filles pour qu'elles ne voient pas le carnage. L'intervention des policiers dura une éternité, et lorsque l'opération fut terminé, les personnes furent évacuées. Kira, elle, pouvait percevoir à l'extérieur les lumières des ambulances et entendre leur sirène, mais elle n'osait pas bouger. Les trois jeunes filles restèrent silencieuses durant de longues minutes ; elles ne savaient pas quoi faire, Kira tentait de paraître forte et courageuse pour les deux petites têtes brunes, mais au fond, elle tremblait plus que personne. Soudain des pas approchèrent, elle pensait que les preneurs d'otages revenaient, donc elle se blottit encore un peu plus contre le mur pour ne pas être vue, mais les sanglots de la petite Nevaeh attirèrent l'attention de la personne et les pas se firent de plus en plus intenses. « LYA ! Il y en a trois ici ! Dépêche-toi ! » Une femme accourue, avec une tenue entièrement bleue, elle s'approcha lentement et parla avec douceur : « Eh ! Bonjour les filles, comment allez-vous ? Je suis docteur, je suis là pour vous aider, vous voulez bien sortir ? » Kira resta d'abord immobile, ne sachant pas vraiment si elle pouvait faire confiance à cette jeune femme, mais finalement, elle attrapa les mains d'Aaliyah et Nevaeh et passa devant elles, au cas où ces personnes voudraient leur faire du mal. « C'est bien mes chéries. Je m'appelle Elya et vous ? » Kira fixa le petite badge qui pendait au niveau de la poitrine de la dénommée Elya ; sa mère en avait un, presque pareil ; comprenant qu'elle pouvait lui faire confiance, elle répondit « Kira, je suis Kira, et voici Aaliyah et Nevaeh … » On les emmena à l'extérieur et on voulut les séparer, mais Kira tint bon et réussi à obtenir l'autorisation de rester avec Aaliyah et Nevaeh. Elle ne savait pas où était leur mère, ni sa petite sœur mais pour l'instant, elle voulait être sûre de ne pas abandonner les deux brunettes. C'est donc ensemble qu'elles furent conduites jusqu'à l'hôpital, là-bas, elles furent prises en charge par des infirmières, mais rapidement un jeune médecin les renvoya « LAISSEZ ! Je vais m'occuper d'elles ! » L'homme s'avança, mais Kira ne vit que le stéthoscope qui pendait à son cou. « Kira ! Kira ma chérie, c'est papa, tu m'entends ? Tu veux bien lâcher ces deux petites filles pour que je les examine ? Chérie, mon cœur ? » Mais Kira ne réagissait plus, elle n'y arrivait plus. Elle ne se souvint pas vraiment de ce qui se passa ensuite car elle se réveilla quatre heures plus tard dans un lit d'hôpital. A sa droite, deux petites têtes brunes qui semblaient guetter son réveil depuis des heures, derrière elles, une silhouette masculine, plutôt imposante en costume ; à sa gauche, son père, le visage fatigué. « Où est Lyn ? » Le père baissa la tête et fixa le sol quelques instants. « Elle est en salle d'opération. Elle a reçu un méchant coup à la tête et a beaucoup saigné, mais elle va aller mieux, je te le promets. » Kira assez saine d'esprit pour comprendre l'interrompit « Ne fais pas des promesses que tu ne pourras pas tenir ! » Silence. « Et maman ? Où est maman ? » « Elle est en train de s'occuper de tous les blessés, elle viendra te voir quand elle aura fini ! » Inspirant profondément, elle détourna le regard de son père. « NON ! Dis lui d'aller voir Ayleen avant ! Elle a oublié son anniversaire ! Elle doit lui souhaiter son anniversaire ! Je ne veux pas la voir tant qu'elle ne l'aura pas fait ! » Énervée, Kira ne voulut plus voir son père « Tu peux me laisser s'il te plait ? » Et il partit, sans même chercher à la contredire. Soupirant, le silence régna quelques instants, et se tournant finalement vers Aaliyah elle demanda « Et comment va votre maman ? » C'est l'homme qui répondit « Elle … elle a été tuée en sauvant votre petite sœur. Et ces deux jeunes filles ont insisté pour attendre votre réveil » Coupable, voilà comment elle se sentait. Ce sentiment inexplicable de culpabilité qui la rongeait de l'intérieur. Si elle n'avait pas perdu des yeux sa sœur, ils n'en seraient pas là, cette femme innocente ne serait pas morte, laissant derrière elle, deux petites filles orphelines. Comment avait-elle pu être aussi négligente, comment avait-elle pu perdre sa sœur ? « Je suis désolée. » Elle ne voulut plus parler. Restée silencieuse, Aaliyah lui parlait avec les yeux, elle lui montrait sa peine, mais elle la remerciait de l'avoir sauvé. Seulement Kira ne voulait pas comprendre, elle ne voulait pas admettre qu'elle avait fait du bien à quelqu'un. Elle ne voyait que le mal, que les blessures et les pleurs … rien d'autre.

21 juin 1995

Assise au bord de la baignoire, Kira écoutait Ayleen qui se remettait doucement des événements de la bibliothèque parlait sans relâche de ses rêves tout en se brossant les dents. La plus jeune avait la tête entourée par un bandage serré recouvrant son crâne rasé lors de l'opération ; elle semblait plutôt en bonne santé, bien qu'elle ait perdu l'ouïe d'une de ses deux oreilles. L'aînée, elle n'était plus vraiment de ce monde, elle n'écoutait pas vraiment sa sœur car elle était trop concentrée autre part, dans une autre partie d'elle. Une voix dans sa tête lui parlait « Bascule ta tête dans la baignoire, punis-toi ! Tu le mérites ! » et elle répétait, répétait, répétait sans que Kira ne puisse faire la faire taire. Cédant à la pression, Kira finit par se reverser en arrière et à plonger la tête dans l'eau qu'il restait du bain d'Ayleen. Fermant les yeux, elle se tint en apnée durant un certain temps, très longtemps, elle sentait ses poumons se contracter, elle étouffait de l'intérieur, sa gorge la brûlait et son cerveau envoyait un tas de signaux réflexes pour qu'elle remonte à la surface et qu'elle respire, mais elle résistait, résistait … Sa bouche commençait à s'entrouvrir et de l'eau pénétrait doucement à l'intérieur, caressant la mort du bout des lèvres … Elle était prête à partir, prête à mourir, quand … « KIRAAAAA ! Mais qu'est-ce que tu fais ? Qu'est-ce qu'il te prend ? » La faible main d'Ayleen avait tiré Kira de ses penchants suicidaires. Cette dernière énervée que l'on ait gâché ses plans se leva subitement et poussa violemment sa sœur contre le mur opposé. « VAS-Y LAISSE MOI TRANQUILLE ! » Elle ne lui avait encore jamais parlé ainsi, elle s'était toujours montrée très douce et protectrice avec sa petite sœur, mais là ce n'était pas elle qui parlait. Attrapant tout ce qui lui passait sous la main, elle les balançait au travers de la pièce, en gueulant des paroles insensées. Jusqu'au moment où Kira attrapa les ciseaux qui se trouvaient dans la trousse de toilettes de leur mère et dirigeant les pointes contre elle, elle s'apprêtait à se l'enfoncer dans le cœur … Ayleen, en grande courageuse s'interposa et réussit à retenir le bras de sa sœur l'empêchant de faire le pire qui soit. « Kira je t'en prie, calme-toi ! S'il te plait ! » Elle pleura, elle ne comprenait plus … Que lui arrivait-elle ? Kira se débattait, mais brutalement, comme si l'on venait d'appuyer sur le bouton marche/arrêt d'un jouet, elle s'arrêta, fixe, immobile, le regard vide. Elle resta ainsi durant une trentaine de secondes avant de se laisser tomber par terre et de pleurer.
Ce soir là, la famille Lawrence eut droit à une vraie réunion de famille, Ayleen parla aux parents de ce qu'il s'était passé le matin même, les parents comprirent que leur petite fille n'allait pas bien, mais ils étaient convaincus que ce n'était qu'une dépression et que des séances de psychothérapie lui feraient le plus grand bien. Dès lors, la vie de Kira se bouleversa, elle prenait des antipsychotiques, des opioïdes, mais rien n'y faisait, rien ne la calmait à part la voix d'Ayleen. Elle se renfermait chaque jour un peu plus sur elle-même, et pouvait se montrer très lunatique, elle passait parfois d'un caractère forcené et impulsif, à celui de calme et sensible ; il lui arrivait même de s'enfermer des heures dans sa chambre à jouer avec des vieux jouets qu'elle avait retrouvé dans son coffre. Ses résultats scolaires étaient en grande dégringolades, et les parents ne comprenaient plus rien. Ce fut ainsi, jusqu'au jour où elle retenta à nouveau de se suicider en avalant toute une boîte de médicaments. Elle n'avait encore que douze ans, elle fut emmenée à l'hôpital où on la garda en observation durant plusieurs semaines. Aux yeux de tous, Kira était simplement surmenée, légèrement fatiguée par ses études, mais en réalité, elle était fatiguée par la vie, elle était hantée par des voix qui lui disaient de faire des choses inimaginables, elle n'était plus vraiment seule dans son corps …

août 1996

« Kira, comment te sens-tu aujourd'hui ? » « Je crois que ça va mieux ! » « Prends-tu régulièrement tes médicaments ? » « Oui, ma mère y veille au grain ! » Petit rire. « C'est bien ! Je lis là que tes résultats scolaires se sont nettement améliorés, c'est formidable ! T'arrive-t-il encore de vouloir te donner la mort ? » « Je crois que non ! » « Et ces voix que tu me disais entendre dans ta tête, les entends-tu encore ? » « Elles ne se sont pas toutes tues, mais elles sont plus silencieuses, moins imposantes ! » « Parle-moi de ces voix, de ces différentes personnes qui prennent possession de ton esprit et de ton corps ? Dis m'en plus ! » Après sa dernière tentative de suicide, on avait fini par détecter chez Kira un trouble dissociatif de la personnalité. En temps normal, cette maladie n'était pas décelable en une période aussi courte, mais les symptômes collaient et les médicaments qu'on lui administrait semblaient la calmer plus que ceux qui traitaient de la dépression. De plus, il y avait des antécédents dans sa famille, son arrière grand-mère en avait également souffert … Tout semblait prendre sens : le gène, l'élément déclencheur -la fusillade-, les symptômes -les penchants suicidaires, les voix, les changements d'humeur- … « Je ne sais pas trop. Il y a moi, mais en fait ce n'est pas vraiment moi, je crois que … enfin, elle m'assure qu'elle s'appelle Kira, mais je ne suis pas comme ça, elle est puissante, forte, elle me fait faire des choses que je n'aime pas, elle vole, elle hurle, elle est impulsive, méchante, méchante, très méchante ! » « Mais si elle est Kira, qui es-tu toi ? » « Je suis Kira, mais je … je sais pas ! Vous m'énervez avec ces questions ! » La facette noire de sa personnalité venait de reprendre le dessus. Kira se leva pour se calmer et s'approcha de la fenêtre, puis d'une petite voix enfantine, elle reprit « Kira est méchante méchante méchaaaaante ! Elle veut pas que je joue avec mes poupées, elle me dit que je suis qu'une gamine. » « Kira, es-tu sûre d'avoir pris tes médicaments ce matin ? Montre moi ta boîte de pilules ! » La petite fille obéit mais avant qu'elle n'ait pu sortir la boîte, elle s'arrêta « ARRETEZ DE JOUER AVEC MES NERFS ! JE LES AI PRIS VOS MEDICAMENTS ! » Le psychiatre attrapa malgré tout la boîte et enfonça le bouton d'appel : « Apportez moi une dose de flurazépam ! » Kira attrapait livre, lampes et coussins « ARRETEZ ! ARRETEZ DE M'ENERVER ! » Elle se confrontait au médecin et commençait à l'asséner de coup de poings. Puis elle sentit une piqûre et elle s'effondra dans les bras du psychiatre, calmée, apaisée.
Le quotidien de Kira se résumait maintenant à ça. Depuis qu'on avait diagnostiqué chez elle ce trouble de la personnalité, elle devait prendre des médicaments, matin et soir, qui l'assommaient, ou tout du moins qui assommaient les voix en elle. Puis elle allait tous les deux jours chez son psychiatre pour discuter. Par ailleurs elle allait en cours, comme tous les enfants de son âge, elle avait réussi à se refaire une place dans cette société bien malgré sa maladie. Ses parents avaient décidé de le cacher à tout le monde, et qu'à la moindre suspicion, ils enlèveraient Kira du système scolaire publique. Rares étaient les fois où elle oubliait de prendre ses médicaments, cela faisait partie maintenant de son train-train, et sa mère avait décidé de travailler à mi-temps pour s'assurer que sa fille allait bien. Les voix s'étaient tues, et Ayleen était toujours le meilleur remède aux crises de Kira s'il y en avait. Peu à peu, la lecture et la musique redevenaient les passions de la jeune malade. Néanmoins, elle ne réussit jamais à remettre les pieds dans la petite bibliothèque où la fusillade avait eu lieu ; elle garda néanmoins contact avec les petites filles de la mère qui avait sauvé sa petite Ayleen ; garder contact était un grand mot, mais elle essayait de toujours s'informer sur leur vie et leur santé. Kira tentait peu à peu de redevenir ce qu'elle était avant ce crime, mais tout n'était pas si simple, le système ne la laisserait pas éternellement vivre ainsi … Sauf si …

21 juin 2002

Le corps tremblant, elle s'avança dans la salle sombre, à la peinture défraîchie et à l'atmosphère pesant. Un pas devant l'autre, un regard à droite, un regard à gauche, un dernier coup d’œil derrière elle vers sa mère et la seule fenêtre qui donnait vers l'extérieur. Était-ce la dernière fois qu'elle verrait l'extérieur ? Kira savait, elle savait que sa maladie pourrait la faire contrôler positive, elle se savait violente lorsque sa personnalité la plus noire prenait le dessus ; et même si elle ne l'avait plus contrôlé depuis bientôt trois ans, elle avait peur que ce scanner comprenne, qu'il découvre sa maladie et qu'elle devienne comme tous ces fous. « Mademoiselle Lawrence ? Avancez-vous je vous en prie. Prenez place ! » Elle rejoignit le médecin et s'assit comme il l'avait recommandé. « QU'ON FERME LA PORTE ! (dit-il en direction de ses assistants) Bien Kira, tu permets que je t'appelle ainsi ? » Elle acquiesça, peu convaincue. « Bien Kira, tu vas rester bien immobile, essayer de cligner des yeux le moins possible et je vais lancer le scanner. Nous prendrons ensuite le scan' de tes empreintes digitales puis je te laisserai prendre place en salle d'attente pendant que nous analyserons tes résultats d'accord ? » Elle hocha la tête à nouveau pour leur dire qu'elle avait compris. Le protocole lancé, les médecins quittèrent la pièce et la laissèrent quelques instants. Une fois l'ensemble des examens terminés, elle quitta à son tour la pièce d'un pas traînant. Elle était triste, elle était angoissée, elle ne savait pas si elle était normale, si son avenir lui annoncerait qu'elle était une meurtrière née. Les doigts tapotant délicatement sur ses genoux, elle ne remarqua pas que son père et sa sœur venaient d'arriver. « Alors alors Kira ? » Relevant la tête, elle eut juste le temps de voir le visage d'Ayleen que cette dernière l'enlaçait déjà. « Je ne sais pas encore Lyn', j'attends ! » Un des assistants du médecin apparut alors au bout du couloir « Mademoiselle Lawrence, nous vous attendons pour vous livrer les résultats ! » Regardant successivement sa mère, son père et sa sœur, elle se demandait si elle devait y aller ou se retourner et partir en courant. Le regard rassurant de sa mère et de son père la réconforta, mais l'inquiétude d'Ayleen la terrifiait. « Je t'aime Lyn', ne l'oublie jamais ! Papa, maman, je vous aime ! » Et elle partit, d'un pas nonchalant jusqu'à une salle semblable à une salle d'interrogatoire. « Kira, je vous en prie, asseyez-vous ! (…) Au vue de vos résultats, aucune information suspecte n'a été détectée, tout votre organisme fonctionne parfaitement, aucune violence passée ou future n'a été analysée. Vous êtes donc libre de partir à présent ! N'oubliez pas de vous présenter l'année prochaine à la même date ! (…) A très bientôt Kira ! » Elle n'avait écouté que les choses les plus importantes de cet entretien, mais c'était bien suffisant, car lorsqu'elle sortit, elle sentit comme un poids la quitter et elle fut soulagée. Se jetant dans les bras d'Ayleen, elle l'embrassa sur le front. « Je suis normale … »

octobre 2009

« Ayleen. J'ai besoin de toi ! Je t'en supplie, viens vite ! » Au téléphone, Kira pleurait. Recroquevillée sur elle-même, assise sous la fenêtre de sa chambre d'étudiante, elle ne savait plus quoi faire, quoi ressentir. Voilà maintenant plus de dix ans que Kira avait découvert son trouble dissociatif de la personnalité et qu'elle avait réussi à le contenir grâce à des médicaments. Ses parents avaient choisi de la cacher car ils ne voulaient pas la mettre en danger, le nouveau gouvernement était sans pitié, et il aurait pu la faire enfermer immédiatement. Elle se sentait mieux, vraiment ; elle était chaque année contrôlée négative lors du scan' et elle vivait sa vie paisiblement. Mais le poids du mensonge lui retombait parfois dessus, sans raison apparente et elle avait du mal à se contenir. Depuis toujours, Ayleen était la seule à pouvoir calmer Kira lorsqu'elle ne se sentait pas bien ou qu'elle faisait une crise psychotique. Et aujourd'hui, Kira sentait qu'elle en avait besoin, plus que tout, plus que n'importe quoi.
La porte s'ouvrit à la volée et les feuilles se mirent à s'éparpiller dans toute la pièce. « KIRA ! Qu'est-ce qu'il se passe ? » Ayleen accourut jusqu'à sa sœur et la prit dans ses bras. « Dis moi tout Kira, dis moi tout ! » Mais elle ne réussissait pas à parler, les sanglots enveloppant toutes ses paroles au fond de sa gorge. Du coup, elle prit Ayleen par les épaule et lui montra sa boîte de médicaments sur la petite table basse. Ayleen alla la chercher et commença à compter les pilules et cachets dans chacun des compartiments, et remarquant qu'il y en avait plus qu'il devrait y en avoir, elle se tourna comme une flèche vers Kira. « TU N'AS PAS PRIS TES MÉDICAMENTS ? Depuis quand Kira ? Depuis quand cette boîte est-elle pleine ? » Inspirant difficilement, Kira répondit d'une voix saccadée : « Trois semaines semaines, ou moins … » Ayleen était énervée, Kira arrivait à le lire dans ses yeux, c'était ce regard que les mères lançaient à leur enfant quand il faisait une bêtise. Kira détestait ce regard, parce qu'elle n'était plus une enfant et parce qu'Ayleen n'avait pas le droit de la regarder ainsi alors qu'elle était plus jeune qu'elle. Balayant d'un geste brutal la boîte de médicaments, les comprimés s'étalèrent sur le sol, tout au tour d'elles. « Arrête de me traiter comme ça et de me regarder comme si j'étais ta fille ! Je ne le supporterai pas plus longtemps ! » « Kira, ce n'est pas toi qui parles, c'est la maladie ! » Attrapant les comprimés qu'elle connaissait par cœur sur le sol, Ayleen les mit dans le creux de sa main et les tendit à sa sœur. « Prends-les Kira ! S'il te plait ! » Pinçant les lèvres, elle refusa. « Kira ! Tu les prends ou je te les enfonce dans la gorge ? » Obstinée, Kira n'ouvrit pas la bouche et réussit à donner un coup assez fort sur la main pour que les cachets finissent à l'autre bout de la pièce. « Je ne comprends pas ! Pourquoi tu m'as fait venir ici, si tu ne veux pas que je t'aide ? » Déglutissant, l'interpellé se leva et commença à écraser certains comprimés sur le sol. « JE … NE … PEUX … PAS ! Je ne peux pas Ayleen ! » S'arrêtant devant la table basse, Kira ramassa un petit objet en forme de stylo, cet objet qu'elle voulait montrer à Ayleen alors que cette dernière pensait qu'elle lui désignait la boîte de médicaments. Lui lançant dessus, Ayleen l'attrapa au vol et regarda ce que c'était … « Tu … Tu veux dire que … ? » « … Je suis enceinte. » Ayleen finit par comprendre la raison de sa présence, une présence qui allait devenir permanente, indispensable. Se levant, elle prit Kira dans ses bras « Je serai là, je te le promets ! … En as-tu parlé au docteur Oswald ? » « Demain … J'ai rendez-vous demain. Je … j'espère qu'il y a d'autres médicaments ! Enfin n'importe quoi qui puisse me calmer sans que je lui fasse de mal … » Posant sa main sur son ventre, elle laissa les larmes couler le long de ses joues ; elle aimait déjà cet enfant, et quoi qu'il pourrait arriver, elle donnerait sa vie pour qu'il soit en bonne santé.

29 mai 2010

(2:00) Tapant sur le clavier de son ordinateur, Kira finalisait son mémoire et écrivait la conclusion de son exposé de thèse. Il était deux heures du matin, mais elle n'arrivait pas à dormir ; une heure plus tôt elle avait été réveillée par quelques petites contractions, mais rien de très significatif, elle le savait. Elle était plutôt calme grâce aux infusions que son médecin avait réussi à lui concocter et avec l'aide d'une de ses amies de faculté, spécialisée dans la botanique. Durant ces neuf derniers mois, les sautes d'humeur de Kira avaient été épuisantes, pires que pour une femme enceinte normale, mais tout le monde avait réussi à dépasser ça, et Kira avait vraiment donné son maximum pour ménager sa sœur. Cette dernière dormait justement profondément dans la petite chambre à côté du salon, et Kira avait préféré ne pas la réveiller lors des premières contractions. Elle arrivait à son terme, ce qui étonnait d'ailleurs son obstétricien qui avait imaginé lui faire une césarienne deux mois plus tôt -après avoir appris pour ses troubles psychotiques-. En réalité, elle avait étonné tout le monde. Par le yoga, l'introspection, les thérapies intensives avec son psychiatre, elle avait l'impression d'avoir réussi à dompter la maladie, pour le bien de son enfant, de ce petit être qu'elle désirait …
(6:30) La pendule indiquait six heures et demi du matin lorsque Kira débarqua dans la chambre de sa sœur. « Ayleen, j'ai perdu les eaux ! Ne te stresse surtout pas, on a encore à peu près deux heures devant nous, mais stresse-toi un peu quand même parce que je veux accoucher à l'hôpital ! » Ronchonnant dans son oreiller, Ayleen se redressa. « Roh ! T'es chiante Kira, t'aurais pas pu dire à son bébé d'attendre midi !? » Tentant de rire, Kira balança un oreiller sur sa sœur et rejoignit du mieux qu'elle le pouvait le salon où les valises attendaient déjà d'être transportées. Quelques minutes plus tard, Ayleen reparut et embarqua toute la cavalerie. « Allez ! Go ! Allons-y ! Heureusement que l'hôpital est juste à côté parce que sinon je t'imaginais déjà me réveiller à deux heures du matin ! » Kira esquissa un petit sourire et suivit sa sœur.
(10:36) « C'est une petite fille ! » L'enfant venait de sortir de son ventre mais elle ressentait déjà un vide, comme si on lui retirait une partie de son âme. Son esprit était torturé, énervé … Que lui arrivait-elle ? Inspirant, expirant, elle avait l'impression de suffoquer « LYN ! » Sa sœur vint lui prendre la main après avoir jeté un coup d’œil à l'enfant. « Tout va bien Kira, tout va bien, elle va bien ! » La jeune mère voulut paraître rassurée, mais ce n'était pas le cas. Elle ne s'inquiétait pas pour l'enfant, parce qu'elle sentait qu'il allait bien, en réalité, elle s'inquiétait égoïstement pour elle, parce qu'elle avait la sensation que c'était son bébé qui inhibait sa maladie et que maintenant qu'il était né, elle se remettrait à délirer. Mais avant qu'elle n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit, la fatigue l'enveloppa doucement.

30 juillet 2011

« Affaire 17003 : Lawrence contre Lawrence pour la garde de Lucy Pippa Lawrence. Je demanderai aux différents partis de prendre place. » « Madame le Juge, mademoiselle Ayleen Lawrence souhaite prendre la parole ! » Kira tourna la tête vers sa sœur qu'elle détestait au plus au point à cet instant. Cette dernière prit place à la barre. « Je … Bonjour. Je m'appelle Ayleen, je suis la tante de Lucy et je viens aujourd'hui pour vous demander sa garde provisoire car Kira est actuellement incapable de s'en occuper. » Ayleen se tourna vers sa sœur, espérant croiser son regard, mais cette dernière détourna les yeux et préféra la rejeter. « Je … Pour justifier ma démarche auprès de vous aujourd'hui, je vais vous relater certains des actes qui me semblent être importants pour argumenter sur l'incapacité de ma sœur à s'occuper de sa fille. » Dépliant une feuille blanche en face d'elle, Ayleen commença. « Je tenais à situer dans un premier temps, la situation de Kira. Elle travaille actuellement comme médecin en neurologie à l'hôpital de l'asile. Elle est prise la plupart du temps, menant ses recherches avec son équipe et passant le plus clair de son temps là-bas ! De plus c'est une mère célibataire ; le père de Lucy n'ayant pas désiré déclarer sa parentalité avec cet enfant. Dans tous les cas, après la naissance de Lucy, Kira s'est d'abord occupée d'elle avec le plus grand soin, même en étant seule, mais lorsqu'elle a obtenu son diplôme et qu'elle a reçu son premier ordre de mission dans cet asile de fous, tout a changé. Elle est venue début octobre, me donner Lucy, en me demandant de m'occuper d'elle pendant la journée, j'ai accepté, je voulais rendre service, mais elle n'est jamais venue la chercher. J'ai dû attendre une semaine avant qu'elle ne daigne revenir … Et puis en décembre, elle est revenue, Lucy pleurait, je ne sais pas si elle l'avait nourrie, en tout cas, elle me l'a laissé, sans un mot, je ne savais même pas si elle allait revenir la chercher un jour … » Kira se leva subitement et pointa sa sœur du doigt alors que des larmes commençaient à enrouer sa voix. « Tu mens ! Tu n'as pas le droit ! Jamais je n'ai fait ça ! Jamais ! » « Madame Lawrence, s'il vous plaît, asseyez-vous ! Vous aurez votre temps de parole ensuite ! » Se rasseyant, on pouvait encore entendre les petits sanglots qui se bloquaient dans sa gorge. « … Euh. Je … Je ne … » Perturbée par ce que venait de dire sa sœur, Ayleen ne savait plus quoi dire, et les pleurs qui retentissaient à ses oreilles la ralentirent. « Mademoiselle Lawrence, continuez je vous prie. Dites-nous tout. » Jetant un coup d’œil dans la direction de Kira et remarquant qu'elle ne voulait toujours pas la regarder, elle comprit que maintenant c'était chacun pour sa peau. « Je … dirai qu'actuellement Kira est incompétente dans le rôle de mère, je ne démentis pas qu'elle n'aime pas sa fille, mais je pense qu'elle est incapable de s'occuper d'elle correctement. Lucy mérite une certaine stabilité, une mère mais aussi un possible père qui s'occupe d'elle lorsqu'elle en a besoin. Quelqu'un sur qui elle peut compter à tout moment, qui prend soin d'elle. Et je vous le dis aujourd'hui, de ce que j'ai vu, Kira n'était pas prête, et elle ne l'est toujours pas. » « Très bien, je vous remercie, nous allons faire une petite pause ! Nous revenons dans une dizaine de minutes avec la déclaration de madame Lawrence, mère de Lucy. »
« Affaire 17003 opposant Kira Lawrence à Ayleen Lawrence pour la garde de Lucy Lawrence. Madame Kira Lawrence, vous êtes appelée à la barre. » Kira se leva, aplatit les plis de sa jupe et rejoignit la barre. « Bonjour. Je m'appelle Kira Lawrence. Je suis la mère de Lucy. Je suis, comme vous le savez déjà, actuellement médecin neurologue au centre de recherche de l'hôpital. Et je suis ici aujourd'hui pour conserver la garde de ma fille Lucy. Je ne démentirais pas la totalité des propos qu'a exposé Ayleen ici présente, néanmoins, je tenais à donner ma version des faits. En octobre et en décembre dernier, j'ai en effet laissé Lucy à la garde d'Ayleen, mais jamais une seule seconde je n'ai voulu l'abandonner. En réalité, j'ai souhaité la protéger. N'ayant pas pu trouver de nourrice pour elle, et ne souhaitant pas l'emmener au travail où des êtres malintentionnés auraient pu lui faire du mal, j'ai préféré la laisser à la garde de ma sœur. Et je lui faisais réellement confiance. Je pensais que c'était le mieux à faire, mais aujourd'hui, je le regrette. Non je ne suis pas une mauvaise mère, non ! Au contraire, j'ai voulu la protéger ! Et aujourd'hui, on me fait passer pour une mère indigne. Je … Je ne le supporte pas ! Ayleen est horrible ; durant ces dernières années, elle m'a toujours considérée comme une enfant, elle m'a toujours rabaissée, elle ne me croit pas capable de me gérer et encore moins de gérer la vie de ma fille. Ces faits se sont notamment accentués ces derniers temps, depuis qu'elle s'est fiancée avec cet … homme d'affaire sans scrupule. Mais ce n'est pas le sujet … J'aime ma fille, j'aime Lucy, et je ne veux que le meilleur pour elle. Si cela nécessite que j'arrête mon travail, je le ferai. Mais Ayleen n'a pas le droit, elle n'a pas le droit de m'enlever ma fille, ma seule raison de vivre. Je vous en supplie, ne la laissez pas faire ! » Le juge, sentant que cette déclaration pourrait se transformer en règlement de compte, préféra reprendre les choses en main. « Madame Lawrence, voulez-vous bien nous expliquer pourquoi vous laissiez votre fille plusieurs jours à la garde de votre sœur sans même la prévenir à l'avance et sans même lui donner de nouvelles ? » « Pourquoi je ne lui disais pas en avance ? Parce que je savais qu'elle refuserait de la garder plus d'une journée, son copain déteste les enfants ! 'Et encore plus les enfants de presque trente ans' (dit-elle en prenant une voix rauque). Sans nouvelle ? Je ne sais pas … En fait, tous les soirs je voulais passer, mais je finissais à minuit ou une heure du matin, et je savais qu'à cette heure là Lucy dormait, alors je ne voulais pas la réveiller, ni déranger qui que ce soit, alors je rentrais chez moi et j'attendais de pouvoir appeler chez elle … Mais je finissais par m'endormir et lorsque je me réveillais, il était trop tard ! Je devais partir pour le travail … » Les larmes se remirent à rouler le long des joues de Kira et durant un centième de seconde, elle se risqua à croiser le regard de sa sœur. Elle la regardait avec pitié, mais aussi avec rancœur. Elles se battaient pour aimer ; c'était insensé … « Je vous remercie madame, vous pouvez retourner vous asseoir ! Nous allons maintenant délibérer. Veuillez revenir demain à huit heures ! La séance est levée. Merci. »

31 juillet 2011

« Bonjour ! Veuillez vous asseoir. Nous sommes aujourd'hui présents pour vous donner les conclusions de nos délibérations concernant l'affaire Lawrence pour la garde de la jeune Lucy Pippa Lawrence. Madame Kira Lawrence, mademoiselle Ayleen Lawrence, veuillez vous lever ! » Ayleen, Kira et leurs avocats respectifs se levèrent. « Aux vues des témoignages publics ainsi que de certains entretiens privés, nous décidons aujourd'hui d'accorder la garde de Lucy Pippa Lawrence à mademoiselle Ayleen Lawrence et cela à compter d'aujourd'hui, jusqu'au 1er juillet 2013, date à laquelle, l'affaire sera revue dans le but de réaccorder ou non, la garde légale de la jeune Lucy à sa mère biologique. D'ici là, madame Kira Lawrence aura des droits de visite à la seule condition qu'elle prévienne sa représentante légale Ayleen ici présente, à chaque fois. Nous vous remercions. La séance est levée ! » Kira s'effondra au sol. Ayleen accourut, mais Kira refusa tout contact avec elle et la gifla inconsciemment. Sa mère vint alors à sa rencontre et la prit dans ses bras. « Tout va bien ma chérie, tu sais que c'est le mieux pour elle, tu sais que Lucy sera mieux avec Ayleen, du moins pour le moment. Ta maladie pourrait s'aggraver à tout moment, tu pourrais lui faire du mal. Tu sais que le juge a pris la bonne décision, la meilleure décision. » Kira ne comprenait plus, elle ne savait plus à qui faire confiance. Se levant difficilement avec l'appui d'une amie, Kira alla jusqu'à la poussette de Lucy où cette dernière agitait son petit doudou blanc. Ayleen se trouvait à côté, mais Kira l'ignora. « Hey, mon bébé. Tu vas passer quelques temps chez tante Ayleen, tu me promets d'être sage hein Lucy ? Je t'aime, je t'aime plus que tout ! Sache que je te récupérerai, quand je pourrai, je te récupérerai parce que je suis ta maman et que je t'aime énormément et que tu es la plus belle chose qu'il me soit jamais arrivé. Tu es mon petit ange. Je penserai à toi à chaque moment de chacune de mes journées. Je t'aime. » Elle l'embrassa à plusieurs reprises, ne sachant pas vraiment comment s'en séparer. Se relevant, elle regarda fixement Ayleen. « Passe chercher ses affaires quand tu peux, évite les heures où je suis là. Et quand tu auras pris ce qu'il faut, laisse le double de chez moi à l'accueil, je ne veux plus jamais te revoir chez moi ! » S'avançant vers elle, elle enfonça son index au niveau du thorax d'Ayleen. « Et sache que tu n'avais pas le droit ! PAS LE DROIT de tout dire au juge ! Même si maman ou papa t'a donné la permission, tu n'en avais pas le droit parce que je suis maître de mon corps, de mon identité, et que c'est une violation de MA vie privée. » Kira caressa la main de sa fille une dernière fois et se dirigea vers la porte de la salle de jugement. Mais avant de la franchir, elle se retourna. « Je te déteste ! J'aurai dû te laisser mourir dans cette fusillade et sauver la mère d'Aaliyah ! Je n'aurai jamais pensé que tu serais capable de me trahir de la sorte. Je te hais ! »

aujourd'hui

Après ces événements, Kira ne fut plus jamais la même. Négligeant totalement sa vie, elle ne prenait plus vraiment ses médicaments, se fixant elle-même des doses, les prenant quand elle en a envie ; elle n'allait plus du tout chez son psychiatre et préférait se morfondre dans le travail. Elle cherchait, trouvait … ou pas. Il lui arrivait de rester des semaines entières sur le site de l'asile sans rentrer une seule fois chez elle. Elle ne voyait sa fille que deux ou trois fois par mois lorsque Lucy était chez ses grand-parents parce qu'elle savait qu'elle ne supporterait pas de revoir sa sœur. Ces derniers mois, elle a pensé plusieurs fois au suicide, mais elle se convainquait à chaque fois que c'était la pire décision à prendre car elle ne pourrait alors jamais récupérer la garde de sa fille. Du coup, au lieu de souffrir seule, elle préfèrait voir souffrir les autres en faisant des expériences sur eux. Cela devenait presque maladif. Ira-t-elle trop loin ? Se fera-t-elle contrôlée positive à son prochain scan' ? Seul l'avenir nous le dira …
Revenir en haut Aller en bas

KIL › every breath you take, every move you make … i'll be watching you

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
INDUSTRIAL DISEASE :: Scans Validés-