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JH cherche appartement

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Don't Care

Behind an empty face
heart with a gaping hole



Andreas C. Akerman
Andreas C. Akerman
There is a taste for blood
and it's deep inside
‹ enfermé(e) le : 27/10/2013
‹ doléances : 126
‹ crédits : ©Trainwreck
JH cherche appartement Tumblr_mxv33wFU3A1rrvr0so1_500
‹ âge : 19 ans
‹ raccourcis : Protect Me
MessageSujet: JH cherche appartement JH cherche appartement EmptyLun 2 Juin - 22:46

Knock knock, knocking on your door.

« Tu n’es plus un enfant Cole. » Les mots avaient claqués dans l’air, lestant l'atmosphère, la rendant irrespirable. Au beau milieu d’une conversation des plus détendues,  presque familières. Andreas ne s’était pas même méfié. Il n’avait rien vu venir. Et pourtant, il aurait juré, après que le couperet soit tombé, du manque de subtilité de l’approche. Retournant le fil de l’échange dans son esprit inadapté, il chercha ce qui aurait dû le mettre sur la voie, ce qui aurait dû éveiller sa curiosité. Un sourire trop prononcé pour être vrai et dénué de mauvaises intentions ? L’intonation d’une voix, trop suave pour ne pas être l'apparat d’une manipulation ? Quelques mots complaisants et des questions trop zélées pour détourner l’attention et le mettre en confiance ? Ou encore, un zeste d’humour pour l’amadouer ? Andreas aurait juré qu’il y avait eu tout cela à la fois, un mélange virtuose de manigances en tout genre menées par une main experte. Et que dans son handicape, il n’avait rien senti, rien saisi. Alors même qu’il avait tout vu, tout entendu, rien manqué. Rien n’était arrivé jusqu’à sa conscience comme il l’aurait fait avec un autre, plus éclairé. Rien n’était venu remettre en cause cette confiance naïve, presque aveugle, qu’il avait offert à celle qui avait commencé par l’appeler par ce prénom que papa lui donnait, celui auquel il répondait. Andreas. A aucun moment il n’aurait remis en cause les intentions de cette illusionniste qui l’avait interrogé sur sa journée, puis plus largement sur sa condition générale, avant de le taquiner sur sa mine fatiguée mais épanouie, sur cette liberté qu’il apprivoisait de mieux en mieux d’après elle. Cette même liberté qu’elle s’apprêtait à lui éclater au visage, il n’aurait cru qu’autant de vices pouvaient se cacher derrière un compliment. Quelques douceurs, quelques caresses, dans le sens du poil, ça fera moins mal. Cole. Ce mot là aurait suffit à renverser la vapeur, à inverser les valeurs. En un prénom, quatre malheureuses lettres, et autant d’autres pour le sentiment instantanément déclenché. Peur. L’angoisse. Le brun devenu livide, avait désormais les mains moites et agitées. Elles s’accrochèrent fébrilement à ses épaules graciles, enfermant son buste comme des bras réconfortants auraient pu le faire, étreignant ce cœur craintif martelant sa maigre poitrine. Il balbutia quelques mots, réflexe de survie, tentatives vaines d’échapper à une décision qui s’était prise sans lui. Non. Puis il se résigna devant les arguments en nombre. Accablé, plus aucun mot ne sortit d’entre ses lèvres scellées d’anxiété. Elles se pincèrent légèrement, effort surhumain pour esquisser un sourire et retombèrent manifestement affectées.

Les jours passèrent, traçant leur pénitence entre de trop longues nuits d’insomnie. Le brun se mit en quête d’un nouveau toit, alors que sa tête refusait l’idée d’un nouveau chez soi. Seul. Terriblement libre. Vulnérable. C’était de cela qu’on voulait qu’il s’affuble. Que l’enfant se travestisse en adulte responsable et accompli, c’était cela qu’on attendait de lui. Et on ne l’aiderait pas. Nulle ne viendrait l’accompagner dans cette nouvelle épreuve. Pire, la majorité semblait s’accorder à l’entraver, l’encombrer. Des garanties. Il n’en avait aucune. Personne pour le soutenir financièrement, personne pour l’accompagner administrativement. Aucune certitude. Pas même celle de survivre à ce nouveau choix de vie qu’on lui imposait. Il finirait peut-être cloitré, prostré, tétanisé et finalement fou. Peut-être rejoindrait-il les rangs déments de ceux qu’il servait depuis des mois maintenant. Peut-être deviendrait-il l’absurde parmi les aliénés. Mais ce dernier point, tout le monde s’en moquait. Le financement seul semblait au centre des débats. Nulle n’irait imaginer qu’on puisse être, à 19 ans, à ce point inadapté. Un garant. C’était tout ce qu’on lui demandait.
Le foyer s’y refusait. Le cordon devait être coupé, définitivement et sans rature. Tous s’accordait à le remercier mais aucun ne se préoccuperait de la manière dont il disparaitrait. « Tu as une famille Cole, c’est à eux de t’aider à présent. » Une famille. Sa famille à lui s’était fait sauter la cervelle, couvrant murs et corps d’un voile vermeille écarlate. Cette famille là, à laquelle on l’avait arraché, dont on l’avait privé. Cette famille là jamais ne lui aurait demandé de partir, de grandir. Cette famille là, il ne l’aurait pas quittée, aucun autre toit ne lui aurait été proposé, imposé. Cette famille là l’aurait gardé.
« Tu as d’autres parents. Ou même Gregory ? Tu lui as demandé ? Il te reste une semaine Cole, un enfant arrive samedi, il nous faut récupérer ta chambre. Je suis désolé »

Je suis désolé. Pour la première fois depuis qu’on l’avait chassé, il avait droit à un soupçon de compassion. Pour la première fois, l’institution reconnaissait sa propre ineptie, son incompétence. Toc toc. Sa main frappa une nouvelle fois contre cette porte devant laquelle son corps comme son âme s’étaient agités pendant des heures. Parce qu’il était trop tôt ou pas assez. Parce qu’il était venu trop souvent ou alors pas suffisamment.  Tantôt debout, gesticulant, piétinant, tantôt assis, recroquevillé, mutique et statique, Andreas n’avait eu de cesse d’essayer d’imaginer ce que Gregory ferait de lui, s’il osait. Si sa main venait frapper le mur de sa porte, lui ouvrirait-il ? Quels mots pourrait-il bien dire ? Et alors qu’elle s’ouvrait enfin, après que maints discours se soient préparés dans son esprit comme il aurait pu le faire des heures devant le miroir, le brun oublia tout des raisons de sa présence ici. J’ai besoin d’un garant, je recherche un appartement et personne n’accepte de me louer sans garantie financière. Non, rien de cela ne sut se frayer un chemin de son esprit dérangé jusqu’à ses lèvres interdites. Il oublia jusqu’à son identité, perdue soudainement entre celle que Gregory lui reconnaissait et celle à laquelle il répondait. Entre ce Cole si perturbé et cet Andreas si faussement familier. Entre cette fraternité avortée et celle qu’il ne pourrait jamais nier.
« Je. Salut. Je. T’es occupé peut-être, je repasserais… » Et alors qu’il n’achevait pas sa phrase, ses épaules pivotaient déjà, amorçant sa fuite et déliant ses jambes ankylosées. Un café, t’aurais pu juste demander un café, le prétexter. Espèce d’attardé.
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Free and Rebellious

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YOUR OWN PERSONAL JESUS
‹ scanner rétinien :
‹ indice de violence : moyen
‹ statut rp : dispo
Gregory Akerman
Gregory Akerman
There is a taste for blood
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‹ enfermé(e) le : 10/11/2013
‹ doléances : 21
‹ double-compte : jojo lapin
‹ crédits : mystery machine. (avatar) + tumblr (gifs) + bastille (lyrics)
‹ âge : vingt-huit ans
‹ curriculum vitae : cuisinier
‹ raccourcis : rusted wheel + oblivion
MessageSujet: Re: JH cherche appartement JH cherche appartement EmptyJeu 12 Juin - 23:28

Il se sentait nauséeux. À écouter leurs histoires. Assis dans le fond d’une salle, les bras croisés, au milieu de tant d’autres, Greg observait vaguement la femme qui se tenait en face de l’audience. Elle était grande et brune, jolie sans être belle, ou l’avait-elle été avant que son visage ne se creuse de cette manière, avant que les rides de l’addiction plus que de la vieillesse la défigurent. Elle parlait de ses deux enfants, des services sociaux… de sa cure de désintoxication. Il fallait sans du courage, beaucoup de courage, pour prendre la parole comme elle le faisait à cet instant. Lui, il ne l’avait jamais eu. Et il avait beau se dire que ces réunions soutiendraient sa sobriété, il avait du mal à affronter ses démons aussi directement que sur cette chaise. La femme, Wendy, reçut une salve d’applaudissements encourageants à laquelle il se joignit distraitement, puis tout le monde se leva. Pour discuter, boire un café, grignoter un peu. Il avait envie de fumer. Greg attrapa sa veste et avant même de sortir de la salle, une cigarette était déjà vissée entre ses dents. Deux lignes de métro plus tard, il débarquait dans les fin-fonds de New York, bien loin des images glamour que l’on pouvait avoir de la ville qui ne dort jamais. Son quartier reflétait son esprit ; grisâtre, loin des hauts buildings de Manhattan ou des appartements huppés de l’Upper East Side. Rien de tout ça. Des jeunes jouaient au skate près de son immeuble, et un type braillait contre son téléphone. La plupart des gens du coin ne faisaient que rentrer et sortir de chez eux, ils ne prenaient pas la peine de s’arrêter en chemin. Gregory constata que l’ascenseur était encore en panne ; quelle surprise. La soirée s’annonçait passionnante.
« Une minute ! » Un torchon sur l’épaule, il reposa hâtivement son plat de lasagnes sur le plan de travail, posa sa cigarette encore allumée dans un cendrier et se planta devant la porte, un oeil collé contre le judas. Son voisinage n’était pas le plus respectable qui soit – la majorité des habitants de cet immeuble étaient soit dealers, soit clients – et il ne voulait pas de nouveau cacher un drogué d’un gang. Cependant, le gamin qui attendait sur le paillasson n’avait rien d’un vagabond ou de n’importe quel paumé rôdant les parages. « Cole ? » Lâcha-t-il dans un murmure à peine audible. Il retira le verrou pour ouvrir la porte, sans essayer de dissimuler sa surprise. Il s’était persuadé qu’il était la dernière personne dont son frère souhaiterait des nouvelles. « Non, non, bafouilla-t-il à son tour, rentre. » Une pause, tandis qu’il s’écartait pour libérer le passage. « Ça… c’est sympa que tu passes ici. » Ici. Quartier pourri. Greg n’était pas dupe. Son cadet ne se serait pas aventuré dans ce coin de la ville sans avoir une bonne raison, et il n’avait pas besoin de le connaître pour le deviner. Une personne saine d’esprit ne pouvait pas se pointer devant sa porte pour papoter gentiment autour d’un mauvais café. « Je faisais des lasagnes. Hum… t’as faim ? » Une fois, une seule, il avait eu assez de couilles pour décrocher le téléphone et appeler le centre qui avait pris en charge son frère. Juste le temps de laisser des coordonnées « au cas où » et de se renseigner sur son état. Ils étaient restés allusifs, comme s’ils craignaient de lui confirmer ce qu’il refusait d’entendre. Que la vie de son frère était foutue. Ce jeune homme ne ressemblait pas à l’enfant qu’il avait oublié, quinze ans auparavant. Il était différent. Il s’attendait à retrouver un tic, un trait, mais rien. Un étranger partageait sa chair et son sang. « Désolé pour le désordre. Depuis mon déménagement, j’ai pas eu le temps de ranger. » Il y avait deux, trois cartons ici et là, du papier bulle sur un meuble et des étagères encore vides. Un téléviseur était installé sur une chaise de jardin, face à un canapé d’occasion qu’il avait récupéré chez ses grands-parents. « Fais comme chez toi surtout, » lança-t-il par-dessus son épaule, alors qu’il regagnait déjà la cuisine pour ses lasagnes. Il ne savait pas s’il parlait vraiment à son cadet ou à une connaissance. Une vague connaissance. Sa mère l’avait averti que Cole ne répondit plus à ce prénom apparemment, mais il était incapable de se souvenir pourquoi. « Alors, lâcha la cuisinier en ajoutant un couvert, qu’est-ce que tu faisais dans les parages ? Tout va bien ? » Il essayait, du mieux qu’il pouvait, de discuter comme si rien ne s’était passé. Comme s’il n’y avait rien à dire. Mais pouvait-il mentir à cette culpabilité latente ? Elle lui agrippait les tripes avec autant de force que l’alcool. Et ses sourires, cette bonne humeur un peu forcée, ne rachèteront jamais ce qu’il avait fait. Il avait le résultat sous les yeux ; un môme paumé au regard vide.


(ouh je me rattrape au prochain, le gregou est rouillé)
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