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life is strange (caelia)

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Free and Rebellious

Behind an empty face
heart with a gaping hole




YOUR OWN PERSONAL JESUS
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‹ indice de violence : moyen
‹ statut rp : dispo
Gregory Akerman
Gregory Akerman
There is a taste for blood
and it's deep inside
‹ enfermé(e) le : 10/11/2013
‹ doléances : 21
‹ double-compte : jojo lapin
‹ crédits : mystery machine. (avatar) + tumblr (gifs) + bastille (lyrics)
‹ âge : vingt-huit ans
‹ curriculum vitae : cuisinier
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MessageSujet: life is strange (caelia) life is strange (caelia) EmptySam 15 Mar - 19:15



People come and people go,
Some move fast and some move slow


On ne fait pas de haute gastronomie dans un asile. Une tablette électronique entre les mains, il observait le déchargement des cartons de livraison et de temps à autre, son regard se déportait sur les gardes armés encadrant le camion. Ils l’avaient fouillé cinq fois. Tout avait été déjà déballé, remballé, laissé de coté, emporté dans les cuisines. Si quelque chose semblait suspect, on n’y touchait pas. Une clope entre les dents, il fit signe au conducteur du convoi pour refermer les portes arrières et montra son majeur à l’un des matons. Allez tous vous faire foutre, qu’il crachait. Un vieux cuir sur les épaules, Gregory coinça sa tablette sous son bras, sa cigarette entre les doigts, et souffla entre ses mains qui, malgré les mitaines en laine, restaient gelées. « Ok, on rentre ! » cria-t-il après avoir jeté son mégot sur l’asphalte trempé du parking. Il avait envie d’en allumer une autre. Gregory ne fumait même plus pour tromper la faim ou la fatigue, il avait besoin de nicotine pour fonctionner. Et le dernier médecin qu’il avait consulté lui avait affirmé qu’à ce train-là, il claquerait dans quinze ans. Et le cuistot, lui, s’en foutait un peu.
À six heures du matin, les gardiens de nuit font la gueule. Ils racontent des histoires sordides, comparent les cas rencontrés pendant la ronde nocturne, leur donnent des surnoms dégradants. Ils le dégoûtent. Cet endroit le révulsait, lui donnait envie de vomir tripes et boyaux, à chaque fois qu’il prenait le temps d’évaluer la hauteur des bâtiments qui s’élevaient devant lui, parasite de justice. Mais au moins, il était payé. Et il pouvait garder un œil sur Cole. Andreas. On lui avait déconseillé de trop le couver, de jouer son rôle d’aîné — leur relation, actuellement problématique, était à reconstruire. Ils avaient beau partager chair et sang, ils n’étaient que deux inconnus évitant de se regarder dans les yeux. La réapparition de son frère n’avait pas ôté l’étau qui lui enserrait l’estomac ni dénoué ses muscles. Il avait côtoyé la peur trop longtemps pour la laisser fuir, et il s’était sans doute habitué à vivre avec cette anxiété latente. Gregory vidait la friteuse quand une sonnerie stridente lui indiqua l’heure de déjeuner. Merci, songea-t-il en retenant un bâillement. Au moment de sa pause, il ne sortait jamais un sandwich tout fait, ne se préparait pas une assiette de pâtes ; il roulait et fumait des clopes. Les manches retroussées, il s’était assis au bout d’une table, tandis que le reste du personnel allait et venait, rassemblé autour de la machine à café. Il somnolait aussi, parfois. Une main apparut dans son champ de vision pour piquer l’un des filtres qui roulait sur la table. « Hey, faut que t’arrête de filer des putains de plateaux repas aux isolés. C’est régime pour eux. » Greg passa sa langue sur la feuille de tabac et coinça la cigarette entre ses dents, son zippo dans les mains. Il haussa les épaules. « Ils commenceront pas une rébellion parce qu’on leur donne à bouffer, » se contenta-t-il de répliquer en approchant le cendrier. L’autre avala le reste de son sandwich sans mot dire, ou parce qu’il voulait encore éviter un débat houleux avec le cuistot. Gregory arguait à quiconque voulait l’entendre qu’il ne bossait pas dans une cuisine pour jeter de la viande mal cuite sur un plateau en plastique. Il n’était pas un grand chef, il n’avait pas d’étoiles accolées à son nom, mais il avait un certain respect pour la nourriture et l’être humain. Autant leur filer des os à moelle ou les restes qu’on fout aux ordures. En acceptant ce poste, il s’était engagé à donner davantage que du pain rassis et des légumes mal cuits. « Fais gaffe, Akerman. » Merci du conseil, répliqua l’autre.
Greg put s’éclipser en fin d’après-midi. Aujourd’hui, comme toutes les semaines, il ne bossait pas le soir, et il préférait ne pas savoir ce que son absence causait. Il aimait bien saluer certains internés, leur souhaiter une bonne soirée – des politesses qui ne valaient pas grand-chose dans un endroit pareil mais qui pouvaient peut-être amener un peu d’humanité entre ces murs. Il l’espérait. Ou était-il trop idéaliste, trop naïf. Sur le parking de l’asile, il alluma une autre cigarette, manqua de faire tomber ses filtres par terre et batailla cinq bonnes minutes pour ouvrir le coffre de sa voiture. Il avait récupéré une occasion dans le garage d’un ami, une vieille bagnole retapée, sortie tout droit d’une série Z des années 1980. Ce tas de ferraille était pourtant infatigable et se démerdait pour survivre à la route qu’il parcourait tous les jours. Un peu comme lui. L’asile était en périphérie de la civilisation ; si la folie s’était retrouvée cloîtrée entre plein centre-ville, plus personne n’aurait osé mettre le pied dehors, et il n’aurait pas pu en vouloir aux autres. C’était assez impressionnant de croiser les visages de celles et ceux qui hantaient les couloirs de cet endroit malsain. Ils avaient tous cette mine pâle et ce regard éteint. Et lui, il avait une sale gueule parce qu’il avait abusé de l’alcool pendant des années et qu’il clopait comme si sa vie en dépendait. Les traits de Gregory s’étaient abîmés, et peut-être son visage s’était-il légèrement creusé depuis qu’il était sorti de prison. Il avait bien pris dix ans dans la tronche. Le temps avait agi sur lui comme de l’acide, brûlant l’innocence et rongeant la jeunesse. Un sac de papier occupait le siège passager. Depuis quelques temps, il préférait se consacrer aux femmes enceintes – ou plutôt à une femme enceinte. Et plutôt caractérielle. Maureen et lui ne s’étaient pas quittés en bons termes, mais il avait tendance à croire que le temps effaçait les conneries qu’on avait pu se dire. Les conneries qu’on avait pu croire. Il essayait de se racheter. Plus son ventre s’arrondissait, plus elle était désorientée – il commençait même à croire qu’elle ne voulait pas de cet enfant. Elle travaille trop, pensa-t-il en se garant sur le bord d’un trottoir. Elle travaille trop, elle fait quinze mille trucs à la fois, tu m’étonnes qu’elle ne sache plus où donner de la tête. C’était étrange de voir les autres avancer avec leur vie, d’une manière ou d’une autre. De se marier, d’avoir des enfants. Il avait merdé en chemin, lui. Pas de copine, des relations conflictuelles avec sa famille, un passé bon à oublier. Tout à jeter, tout à refaire. En attendant, il avait promis au frère de Maureen de garder un œil sur elle et de surveiller ce qu’elle mangeait. Il faisait même l’effort de ne pas fumer près d’elle ou à sa fenêtre, ce qui était en soi un exploit.
« Reen, ouvre, ouvre, ouvre, ouvre. Ouvre ! » Caelia. Il n’avait pas encore assimilé la double (ou triple ?) vie de la jeune femme, ni celle de sa grossesse. La fille qu’il avait rencontrée au lycée semblait s’être effacée derrière quelqu’un d’autre, et s’il n’aimait pas ce qu’il voyait, il préférait se taire. Elle savait ce qu’elle faisait, du moins l’espérait-il. Le gouvernement était violent. Tout le monde l’apprenait à ses dépends. Les contrôles de flics sur la route, aux abords de l’asile, ou même en plein centre-ville lorsqu’on rentrait une minute après le couvre-feu. Il avait toujours eu des emmerdes avec la justice ; c’était presque surprenant qu’il n’ait pas été testé positif au scanner. « Si t’es trop grosse pour te sortir du canapé, je comprendrais, mais t’aurais dû me filer un double des clefs. »
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‹ indice de violence : faible
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M. Caelia Reynolds
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‹ enfermé(e) le : 15/06/2013
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‹ crédits : shakespearette (avatar & gif) tumblr (gif) the tree of life (citation)
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‹ âge : vingt-huit ans
‹ curriculum vitae : médecin psychologue libéral, travaillant à temps partiel à l'asile (au besoin) › future psychiatre
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MessageSujet: Re: life is strange (caelia) life is strange (caelia) EmptyMar 25 Mar - 21:57

Accoudée à la rambarde de son balcon et plongée sous les milliers de rayons de soleil qui égayaient cette journée de mars, Caelia observait les grands buildings et les passants qui circulaient dans les grandes avenues de Manhattan. D’où elle était, les gens n’étaient que des petits points presque indiscernables mais elle aimait voir ce flot de personnes avancer en masse sur les larges trottoirs, tel un banc de poissons nageant dans les eaux salées du Pacifique. Parfois, des petits points de couleur se frayaient un passage, bravant la puissance du groupe, avançant en zigzag dans le sens contraire … Et dans ces moments-là, elle était ravie d’être postée à des dizaines de mètres au-dessus d’eux, à les analyser et à ne rire de rien. Puis, comme si de rien n’était, son esprit divaguait, se perdait dans une masse de pensées et elle se mettait à fixer inconsciemment un point de l’espace comme si sa vie en dépendait. Ces derniers temps, les mêmes sujets occupaient constamment ses pensées : Que ferait-elle de l’enfant ? Pouvait-elle être une bonne mère ? Avait-elle des chances d’allier vie personnelle, vie professionnelle et rébellion ? Elle n’était plus sûre de rien, doutait de tout et personne ne l’aidait à se dépêtrer de tout ça. Elle était seule, comme d’habitude, seule avec ses pensées, seule avec ses inquiétudes, seule avec les choix qu’elle n’arrivait pas à prendre.
Ses doigts massaient les muscles trop tendus et douloureux de son corps, témoins d’une nuit courte et peu réparatrice. Avec les mois, ses insomnies ne s’étaient pas arrangées, elles s’étaient transformées … Au-delà de son incapacité à s’endormir, elle n’arrivait même plus à trouver une position reposante pour son corps, son ventre pesait lourd, ses jambes gonflaient, sa fatigue permanente la rendait sensible au moindre changement de température et au moindre courant d’air. Elle était particulièrement susceptible, et quand on la laissait seule chez elle, elle devenait folle. Elle se sentait inutile, elle s’énervait, parfois même elle pleurait, mais toujours pour elle-même, jamais devant les autres, elle ne voulait pas se montrer vulnérable, elle ne voulait pas que les autres la prennent en pitié … Elle en avait trop vu des regards amicaux, tristes et compréhensifs à l’enterrement de son père ou lorsque l’on avait appris que sa mère avait un cancer ; ils ne comprenaient pas, ils ne comprendraient jamais l’horreur qu’elle a vécu, la honte qu’elle ressent parfois d’avoir pu être sauvée de son premier scan grâce à son père, l’incertitude face à son futur. Elle qui avait toujours une main sur tout, elle détestait sa situation, elle ne contrôlait plus rien et cela la rendait malade. Comment prévoir sans savoir ?

Rentrant dans son appartement, elle attrapa sa tasse de thé et alla s’asseoir devant sa table à manger recouverte de feuilles, de dossiers et de photos. Tout ce foutoir traduisait assez bien sa situation. Un brouillon, une façade mêlant vie professionnelle, vie personnelle et mensonges. Soulevant quelques masses de papier, elle en retira une pochette assez plate qu’elle posa en face d’elle, sans l’ouvrir. Ses deux mains se posèrent sur son ventre, là où son enfant gigotait. Elle était proche du terme. L’accouchement était prévu dans moins d’une semaine, mais en bon médecin elle savait pertinemment que peu de femmes atteignaient le terme et qu’elle ne tarderait pas à se retrouver à l’hôpital. Levant les yeux vers la porte d’entrée, elle regarda sa valise déjà prête qui n’attendait que d’être emmenée le jour J. Elle savait qu’il était temps de prendre une décision … Elle ouvrit la pochette du bout des doigts et en sortit un tas de feuilles, dont certaines étaient mises en valeur par des signets de couleur. « Ce sont les feuilles que vous devez remplir si vous souhaitez donner votre enfant à l’adoption. Vous devez remplir toutes les pages annotées d’un signet vert, et vous signerez toutes celles où il y a un signet bleu. Emmenez tous les papiers le jour de l’accouchement. Toutefois, soyez sûr de ce que vous faites, vous ne pourrez plus revenir en arrière une fois le dossier signé et validé. » Elle n’avait pas le choix, elle n’avait absolument pas le choix. Seule elle n’y arriverait pas. Elle n’arrivait même pas à s’occuper d’elle-même, comment pourrait-elle prendre soin d’un enfant ? Ça lui déchirait le cœur de l’avouer, de se sentir aussi incapable … Mais cet enfant méritait bien mieux que cette vie, dans cette famille déchirée, désavouée, avec une mère célibataire qui menait une bataille acharnée contre le gouvernement et qui mettait toutes les personnes qui l’entouraient en danger. C’était la plus sage des décisions, elle le savait. Pourtant une boule au fond de son ventre l’empêchait toujours de remplir ces papiers. Ce bébé serait peut-être le seul qu’elle aura de toute sa vie ; elle n’avait pas eu de relation sérieuse depuis si longtemps … Un soupir … Réaction impulsive ou décision tout à fait calculée, elle attrapa de tas de feuilles et le lança par terre. Les documents s’étalèrent sur le sol de manière assez diffuse : elle n’était décidément pas prête. Elle se leva, comme si ce qu’elle venait de faire était normal, et alla s’asseoir sur son canapé. Elle alluma la télévision et zappa sur toutes les chaînes potables. Elle finit par s’arrêter sur l’une d’elle et passa le reste de sa journée à regarder des séries en tout genre, négligeant même de manger.

« AAAAAAAAAAAAAH ! » Un cri. Pas le sien. Elle sursauta. Quelle heure était-il ? Elle jeta un œil au cadran de sa montre : 16h30. Elle s’était assoupie, chose qui arrivait si rarement ces derniers temps. Levant les yeux vers l’écran de la télévision, elle fixa les images en mouvement sans vraiment comprendre ce qu’il se passait. Lassée, elle attrapa la télécommande et éteignit l’appareil. L’appartement fut alors plongé dans un profond silence, un silence de réflexion, un silence d’angoisse. Se frottant la nuque endolorie par cette sieste inconfortable, elle laissa ses yeux virevolter dans toute la pièce comme si elle cherchait de quoi s’occuper ; ils finirent par s’arrêter sur le tas de feuilles éparpillées sur le sol. Elle les fixa, les analysa, réfléchit longuement et se leva. Il était temps. Elle s’accroupit devant le tas et têtue comme elle était, elle pensait pouvoir rester dans cette position assez longtemps, mais le poids de son ventre suffit à la faire basculer en arrière, et ni une, ni deux, elle se retrouva par terre à se demander comment elle allait se relever. Elle continua malgré tout à rassembler les feuilles et une fois cela fait, elle étendit ses jambes sur le parquet de son salon et posa le dossier sur ses genoux. Arriverait-elle à se résoudre à abandonner son enfant en prétextant qu’elle voulait le protéger ? Lui en voudrait-il de faire ça ? Elle avait traité suffisamment de cas durant sa scolarité et son internat pour savoir que les enfants avaient du mal à pardonner un abandon … Donc si elle le faisait, elle devrait rompre définitivement tout contact avec lui sans jamais chercher à le revoir … Cette pensée était si terrible à ses yeux qu’elle ressentit à nouveau une douleur au fond de son ventre : du dégoût, de la tristesse, un tas d’incertitude et une haine indescriptible pour le gouvernement qui l’obligeait à mentir à son entourage et qui l’incitait à abandonner le petit être qui vivait en elle pour ne pas le mettre en danger. Plaquant ses mains sur son visage, elle frotta ses yeux humides et soupira longuement. Elle n’y arriverait pas seule, impossible, irréalisable, elle ne pouvait pas, elle en était incapable … Et comme si on avait entendu son appel, quelqu’un frappa à la porte et une voix familière parvint jusqu’à son oreille. Cette voix, ce ton, ces moqueries … Il arrivait toujours à lui décrocher un sourire sans jamais avoir à la forcer. A travers ses yeux, elle était toujours la petite Maureen, timide, discrète avec qui il aimait passer du temps, avec qui il était sorti, le premier grand amour, mais aussi la première rupture, les disputes, les souvenirs. Elle se sentit vivre à travers lui, mais bientôt, avec l’habitude, il la verrait de la même façon que les autres la voyait : Caelia, cette fille pas si différente mais qui se cachait sous des tas de mensonges … Elle s’était promis de ne jamais mentir à Gregory mais elle savait aussi qu’elle ne tiendrait pas cette promesse et que le mensonge était à présent gravé dans chacune des parcelles de son existence.
Pour l’instant, tout cela importait peu, elle avait seulement envie de se lever, de lui ouvrir la porte et de le prendre dans ses bras, parce qu’elle avait besoin d’affection, parce que malgré la distance et la gêne qu’il y avait toujours entre eux, elle ne s’était jamais sentie aussi proche de lui qu’aujourd’hui. Elle ne savait pas trop ce qu’elle cherchait en lui, si c’était son passé ou son futur, mais elle avait besoin de le voir. Posant le paquet de feuilles sur la table, elle s’agrippa à cette dernière pour se relever. L’exercice ne fut pas simple mais elle y parvint ; seulement, ce qu’elle ne s’attendait pas à découvrir c’était la petite flaque de liquide qui commençait à se former sous elle. Elle resta plusieurs secondes, peut-être même plusieurs minutes à fixer le sol, là où le liquide translucide s’était étalé. Incertaine, elle posa ses deux mains sur son ventre : aucune contraction, aucune douleur, mais une arrivée imminente. Elle prit un certain temps à reprendre possession de ses moyens mais les râles insistants de Gregory de l’autre côté de la porte lui suffit à réagir. Elle se retint à la table et passa au-dessus la flaque, puis marcha lentement jusqu’à la porte d’entrée. En l’ouvrant, elle passa juste la tête dans l’entrebâillement et sourit, l’air gênée, à Greg. « Salut … » Pause. Comment allait-elle lui dire ça ? « Surtout ne panique pas mais … je viens de perdre les eaux ! » Elle ouvrit la porte en grand et se poussa pour que Gregory rentre. « Vas-y rentre ! Et fais attention si tu passes près de la table à manger … » Elle était calme, presque trop … Sa formation de médecin l’avait conditionnée à être ainsi. L’aspect médical de cet accouchement lui permettait de faire abstraction sur tous les autres éléments qui faisaient de sa vie un enfer. Tout ce qu’elle savait à cet instant même, c’était qu’elle allait accoucher et cela, dans moins de 24h …

(désolé pour la qualité, j'étais super motivée, mais à la relecture, certaines phrases sont toutes moches syntaxiquement, enfin j'espère que ça ira quand même :))
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MessageSujet: Re: life is strange (caelia) life is strange (caelia) EmptyJeu 12 Juin - 23:28

Gregory était assez curieux au sujet du père de l’enfant de Maureen mais il n’osait pas demander. Elle n’avait jamais pris la peine de le mentionner, même au détour d’une conversation, et il y avait forcément une raison derrière cela. C’était étrange, de voir comment les gens évoluaient autour de soi. De voir comment les personnes que l’on pensait connaître pouvaient changer. Maureen n’était pas l’une d’entre elles, cependant. Il avait toujours l’impression d’avoir affaire à l’adolescente qu’il avait laissée derrière lui, avec leurs souvenirs de lycée. Mais elle allait devenir maman. C’était… différent. Cette idée lui semblait presque saugrenue lorsqu’il y pensait, à moins qu’il ne soit simplement surpris que la terre ait continué de tourner pendant que lui gaspillait sa vie. Et tandis qu’il s’apprêtait à retirer sa veste, il entendit vaguement, « ne panique pas ». Le cuisinier fronça les sourcils avant de relever la tête et de diriger ses iris vers une flaque d’eau. Son cœur manqua un battement. Quoi. Maintenant. Il n’aurait pas dû regarder Rosemary’s Baby, l’autre soir.
« Qu… » Merde. Putain. Son sang ne fit qu’un tour, et si la surprise ne l’avait pas figé, il se serait effondré sur la première chaise qu’il aurait vue. Hébété, incapable d’assembler deux syllabes à la suite, il se contenta de fixer Maureen avec des yeux aussi vides que stupéfaits, mais surtout ridicules. Les femmes enceintes finissent par accoucher, commença-t-il à se répéter sourdement, depuis la nuit des temps. Ce n’est pas anormal. Mais le légume parvenait difficilement à assimiler l’information – ou du moins, l’alerte. Car aucun bébé n’était encore sorti. Ce n’était que le début. Il n’avait pas à se sentir nerveux. Revenant enfin à la raison après un moment de végétation, Greg secoua la tête et posa son sac en plastique par terre, avant de s’approcher de la jeune femme. « Oh, » se contenta-t-il de murmurer en regardant bêtement le ventre arrondi de Maureen. « Oh, » répéta l’imbécile lorsque son regard bleu se déporta sur la flaque. Fais quelque chose. « Bon, d’accord, ok, ok, on va rester calme, ou il y a peut-être que moi qui panique, mais on va rester calme… » Elle était calme. Elle ne se tordait pas de douleur sur le sol, les mains agrippés à son blouson, le suppliant d’amener une serviette et de l’eau chaude. En revanche, son teint à lui, qui était d’ordinaire pâle, vira au livide en l’espace d’une demi-seconde. Une désagréable vague de chaleur lui parcourut le corps et pendant un moment, il crut que ses jambes allaient se dérober. Inspire, expire. Après tout, il n’allait pas expulser un être vivant d’une minute à l’autre. Putain heureusement. Et plutôt que penser aux impératifs, il était en train de se demander, le plus sérieusement du monde, quels étaient les pires conséquences de l’accouchement. Le vagin élastique ou le retour de couches ? Ou… « D’accord. Ok. Je vais descendre tes… Tu as une val… son regard bifurqua vers la valise qu’il avait rapidement aperçue près de l’entrée. Tes affaires à la voiture. Et on va aller à l’hosto. C’est quel hôpital ? » La circulation serait peut-être de leur coté. La dernière chose qu’il souhaitait pour son tas de ferraille était un placenta sur les sièges arrières. Le placenta. Cette pensée lui retourna l’estomac – et il avait pourtant suivi une formation de cuisinier. Décidant de se rendre utile, il empoigna les bagages et se dépêcha d’entrer dans l’ascenseur, un bras autour de la taille de Maureen et un autre traînant la valise derrière lui. Gregory n’avait jamais réellement songé à la paternité ou aux enfants. Sans doute parce qu’il avait préféré brûler la chandelle par les deux bouts et s’abîmer jusqu’à un point de non-retour. Il n’était pas sûr de faire un bon père, de toute façon. Il ne pouvait pas être responsable de quelqu’un d’autre sans foirer. Une fois sortis du hall de l’immeuble, Greg montra d’un signe de tête où il était garé et fouilla un moment dans ses poches de jean, à la recherche de ses clefs (sa main droite en tremblait de nervosité). « Putain, ça commence… Tu as besoin d’aide pour t’installer ? Et ça va ? T’as pas mal ? » Il aurait pu poser une centaine de questions et ne pas en attendre la réponse, tant il était stressé. La valise fut fourrée dans le coffre en moins de temps qu’il ne faut pour le dire et il s’empressa de s’asseoir derrière le volant. C’est parti. Et il avait intérêt d’être prudent s’il ne voulait pas griller sa conditionnelle comme un imbécile – quoique, songea-t-il en jetant une œillade dans le rétroviseur, aider une femme enceinte à se rendre à l’hôpital pouvait être considéré comme… Non. « T’es contente d’en avoir fini avec ça ? Enfin, je veux dire, c’est comme avoir un alien dans le ventre quand même… Il réprima un sourire en se mordant la lèvre inférieure. Par contre, je sais pas si je peux te demander ça, mais essaye de ne pas accoucher dans la voiture. » Par pitié. Chaque virage, chaque démarrage s’avérèrent délicats : il était censé aller vite et en même temps, veiller sur une femme enceinte dont le ventre touchait quasiment le tableau de bord. « On est presque arrivé, tenez bon tous les deux. » Et il irait fumer une paquet de cigarette après. « Tu veux que je prévienne quelqu’un ou ça ira au fait ? » Le père, par exemple ? Il ne termina pas sa phrase et se contenta de se garer près de l’entrée de l’hôpital.


(c'est nul et très très très très en retard, je reprendrais le rythme au prochain, promis!)
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MessageSujet: Re: life is strange (caelia) life is strange (caelia) EmptyMar 17 Juin - 19:10

Caelia avait souvent imaginé son premier accouchement parce qu’elle voulait toujours tout planifier mais aussi parce qu’elle aimait en rire. Depuis toujours, elle savait qu’elle aurait beaucoup d’enfants. Issues d’une gestation multiples, cela ne pouvait pas en être autrement. Elle avait vécu tant de choses avec son frère et sa sœur, qu’elle ne voyait pas pour elle, un monde où il n’y aurait ni enfant, ni amour. Seulement, le jour où cela devait arriver, elle était censée être accompagnée par quelqu’un – le père de l’enfant –, elle devait être heureuse d’accoucher et d’enfin serrer contre son cœur le fruit d’un amour inconditionnel, l’enfant devait voir le jour dans un monde parfait où elle aurait pu lui offrir amour et sécurité. Mais tout cela n’était que des rêves de princesses, des utopies. Aujourd’hui, elle était si loin de rassembler toutes ces conditions : elle était seule, elle était malheureuse et perdue, la seule personne qu’elle arrivait encore à aimer était cet enfant à venir, le monde n’était pas parfait et même pire, il était dangereux. Elle ne lui offrait qu’un environnement hostile et elle faisait de lui la cible de toutes les représailles. Quelle mère horrible faisait-elle … Tout ce qu’elle avait envisagé, réfléchi et organisé s’était envolé en fumée le jour où elle était devenue Caelia. Tout ce qu’elle était, tout ce qu’elle pensait devenir … Plus rien n’avait de sens à présent. La seule chose, le seul élément, la seule personne qui la rattachait encore à son passé en ce moment même, c’était Gregory. Il n’y avait qu’à travers ses yeux qu’elle était encore Maureen, il était le seul à l’appeler encore ainsi (peut-être par mégarde, peut-être par volonté). Il semblait s’accrocher à elle à travers le souvenir qu’il avait d’elle ; et elle, se raccrochait à lui pour ne pas oublier qui elle était vraiment. Lorsqu’elle était avec lui, il n’y avait plus vraiment de frontière entre la vérité et le mensonge. Tout ce qu’elle était et tout ce qu’elle est à présent se mélangeaient ; elle n’était que la fille qu’il avait connue et qu’il avait retrouvée. Avec lui, elle n’avait pas besoin de tout lui expliquer, mais en même temps, elle ne risquait pas grand-chose en le faisant. Il était en fait la passerelle entre le flou des vagues de l’océan et la sûreté de la terre ferme. En le fréquentant à nouveau, elle n’était plus Caelia, ni vraiment Maureen, elle n’était qu’une femme comme une autre qui continuait à avoir de l’affection pour lui.

Son regard tendre observait Gregory. Elle ne savait pas vraiment comment il allait réagir, mais ne s’inquiétait pas vraiment non plus parce qu’elle se savait entre de bonne main. Elle observait chacun de ses faits et gestes avec précision, caressant délicatement son ventre arrondi. Il était vraiment perdu, mais elle ne savait pas vraiment comment l’aider à reprendre ses esprits. Elle lui aurait bien pris la main mais elle était en train de réfléchir au temps qu’il lui restait avant d’accoucher. Elle n’avait pas encore de contractions – après tout, elle venait juste de perdre les eaux – et elle aurait bien voulu prendre une petite douche avant de partir, mais elle savait que si elle le faisait, Gregory craquerait encore plus qu’il ne le faisait déjà. Du coup, elle décida de rester silencieuse le temps qu’il réalise ce qui était en train de se passer. Elle pinçait les lèvres, faisait quelques grimaces tout en continuant à respirer calmement. Il commençait réellement à dérailler, il se mettait à parler tout seul, à répondre à ses propres questions, mais quand il retrouva un semblant de bon sens et qu’il décida de l’emmener à l’hôpital, elle ne put s’empêcher d’exprimer son soulagement par un long soupir. Elle attrapa son sac à main alors qu’il l’emmenait déjà vers l’ascenseur, en la retenant au niveau de la taille. Ce geste n’était pas vraiment utile et elle arrivait parfaitement à marcher, exception faite à ses pieds quelque peu enflés, mais elle ne rechignait pas parce qu’elle aimait ce contact. Ils se dirigèrent tranquillement – tout du moins, pour elle – vers la voiture de Gregory. Elle savait qu’elle parlait à l’oreille d’un sourd, mais elle répondit quand même à ses questions en hochant vigoureusement de la tête. « Pas besoin d’aide, je vais bien, je peux m’installer toute seule. Calme-toi, calme-toi ! Tout va bien ! » Une fois à l’intérieur de l’habitacle, elle attacha sa ceinture et dit fermement « Au Lenox Hill Hospital ! » Elle y était née, y travaillait, y avait découvert sa grossesse et y était connue d’une grande partie du personnel, elle s’y sentirait chez elle. « Mais s’il te plait … Calme-toi, je n’accoucherai pas sur … » Elle avait parlé un peu vite, elle sentit une première contraction. L’espace de quelques secondes, le monde autour d’elle avait disparu, ses mains s’agrippèrent à la poignée de la portière, son visage était contracté, ses dents s’étaient refermées sur sa lèvre inférieure et seul un gémissement sortait encore de sa bouche. Ce n’était pas une contraction bien violente, mais c’est surtout la surprise qui l’avait rendue douloureuse. Caelia ne s’attendait pas à ce que les choses se déroulent aussi vite, normalement, cela ne se passait jamais aussi vite … Son cerveau assimila l’information, et elle commença à paniquer. Quelque chose n’allait pas, elle le sentait. Non ! Arrête de te faire des idées, il n’y a aucun problème, les femmes réagissent différemment lors de leur premier accouchement. TOUT – VA – BIEN ! Elle tentait de rester calme, elle ne voulait surtout pas que Gregory panique encore plus. Elle fixa les mains de son ami, agrippée au volant et murmura. « Tout va bien, ne t’inquiète pas, contraction de rien du tout ! » Elle détourna son regard du tableau de bord et les déposa sur son ventre. Elle inspirait et expirait lentement mais le gout du sang dans sa bouche lui rappelait que les choses allaient s’accélérer dans les heures à venir et que les souffrances ne faisaient que commencer. Il lui restait très peu de temps pour décider … Décider ! Elle se frappa le front du plat de la main, elle avait complètement oublié le dossier d’adoption chez elle. Etait-ce un signe qui l’inciterait à garder cet enfant ? Sur tout le reste du trajet, ses pensées divaguèrent sur ce sujet. Elle entendit bien Gregory s’adresser à elle à un moment, mais cela ne ressemblait à rien d’autres que des bourdonnements …

« Non, personne à prévenir, mais tu me laisses pas hein ? » La peur venait de l’envahir de toute part, elle ne voulait surtout pas être seule un jour aussi important que celui-ci. Lorsque Gregory gara sa voiture devant l’entrée de l’hôpital, elle resta sans bouger pendant quelques minutes. Puis, prenant une grande inspiration, elle ouvrit la portière et sortit. Avant de refermer, elle se pencha à l’intérieur. « Eh Greg ! Tu me rendrais un service ? Etant donné que j’ai encore plusieurs heures avant que le travail commence, tu pourrais repasser chez moi prendre un paquet de feuille que j’ai laissé sur la table à manger ? J’en ai vraiment besoin, c’est indispensable ! » Elle se garda bien de signifier pourquoi ce dossier était si important. Elle lui lança les clefs de chez elle et referma la portière sans attendre de réponse, il finirait bien par le faire, il ne pouvait rien lui refuser. Avançant de quelques pas, elle fut soudainement prise d’une contraction, elle se retint au poteau le plus proche d’elle et attendit que les picotements qui parcouraient son corps ne passent. Une personne vint finalement l’installer dans un fauteuil roulant et l’emmena jusqu’à l’étage de la maternité. Là-bas, on l’installa dans une chambre individuelle et on lui demanda d’attendre qu’une sage-femme vienne l’examiner.

Quelques petits coups furent frappés à la porte et une femme toute de rose vêtue entra dans la chambre. Caelia ne la reconnut pas bien qu’elle traînait souvent à cet étage par le passé. « Bonjour. Comment allez-vous ? Je vais vous examiner. Quand avez-vous perdu les eaux ? » « Il y a moins d’une heure … » Et les questions se succédèrent. De combien de temps étaient espacées les contractions ? Etait-ce son premier enfant ? A combien situait-elle sa douleur ? Les réponses étaient brèves mais suffisaient à traduire l’inquiétude grandissante de Caelia. Après quelques tests et quelques observations, la sage-femme conclut « D’après mes examens, vous ne devriez pas accoucher avant plusieurs heures, mais au vu de vos antécédents je vais devoir faire une échographie pour vérifier que tout se présente bien. Je reviens. » Elle quitta la pièce, laissant Caelia seule avec sa panique. Mais où était Gregory ? Pourquoi n’arrivait-il pas ? Sans comprendre pourquoi, les larmes coulèrent le long de ses joues et elle ferma les yeux espérant que le temps passerait plus vite ainsi.
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life is strange (caelia)

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